BLAME Résilience [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 48.52 Style : Death Metal |
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Chronique : 26 août 2013 , réalisée par Blackened | ||||
Décidément, nous vivons une période faste pour le Metal français. Le nombre de groupes, comme chacun peut le constater, est en train d’exploser. Ce ne serait rien si le talent ne suivait pas, mais là, c’est le cas pour une masse de formations hexagonales. Aujourd’hui, clairement, la France est en passe de devenir (si ce n’est déjà le cas) une terre de Metal, n’ayant absolument plus à rougir face aux voisins Allemands, Scandinaves, Est-européens, voire même Américains. Cependant le paradoxe reste entier quant-à une éventuelle réussite de tous ces combos talentueux ayant quelque chose à dire dans le paysage métallique Français, ou Européen. Nous y reviendrons. BLAME (Death Metal) fait partie de ceux-là. Venus des froides et vertes contrées vosgiennes, nos cinq fiers gaillards ont déjà un certain pédigrée à défendre. Fort d’un EP paru en 2007 bien accueilli, qui leur aura permis de fouler des planches intéressantes avec Textures, Kronos, Crematory, mais aussi Amon Amarth lors du Metal Ride Fest édition 2009, il aura fallu attendre de longues années et un changement de line-up pour que BLAME s’attèle enfin à la composition de son premier véritable album. C’est aujourd’hui chose faite avec le magnifique objet que je tiens entre mes mains. Les Vosgiens ont joué la carte de la qualité jusqu’au bout, puisqu’en plus des morceaux dévastateurs et finement composés, les paroles signées du vocaliste hurleur Jean Contreras (en Français ! fait indispensable à souligner tant l’intention est rare) relèvent de la poésie moderne, crue et intelligente, dépeignant les vices et tares de l’Homme et sa société. On décrit plus que dénonce l’alcoolisme (« L’Enfer Verre »), le proxénétisme (« Hétaïres »), l’exclusion (« En Bloc ») ou l’extrémisme refaisant surface dans les mentalités (« Fureur »). La production issue d’une collaboration entre le K-Sound Studio (Recueil Morbide) et le Kohlkeller studio teuton est sans faille, moderne et puissante. Voilà pour les oreilles. Côté vue, l’artwork à l’atmosphère malsaine réalisé par l’artiste polonais Michal Xaay Loranc (Nile, Behemoth, Kamelot) nous plonge d’emblée dans l’ambiance. Pas de doute, il est ici question de Death Metal. Du côté des compositions, c’est gifle sur gifle. Le groupe réussit à merveille sa combinaison de Death Metal technique violent teinté de Thrash sur-agressif, en n’oubliant pas l’aspect mélodique indispensable à l’aération de leurs morceaux. Ne soyez pas surpris d’entendre çà et là une ligne de guitare flottante ou quelques arpèges acoustiques entre deux passages dévastateurs (« Double Face », outro de l’excellent « Fureur » ou l’interlude bienvenu « Résilience »). Les bûcherons savent également être intelligents, en modernisant et aplanissant leur propos à de nombreuses reprises, que ce soit grâce à des structures harmoniques plus classiques et passe-partout empruntées au Death Mélodique scandinave (le potentiel single « Ex Inhibitions » ,« Résilience », ou « Triste Cire ») ou à des passages rythmiquement saccadés très efficaces (break de « Hétaïres »), sans oublier quelques moments à la limite du gojiresque (« Fureur », « Triste Cire »). Pour le reste, accrochez-vous. Du Death Metal bien gras et gros ultra précis et apocalyptique. Les blast beast fusent et les riffs s’enquillent, de même que les soli sans jamais perdre l’auditeur dans un flot noyant de démonstration inutile. Les cinq compères manient à merveille leur instrument, ce qui permet au tout d’être d’une facilité assez écoeurante. Du très bon, que dis-je, de l’excellent boulot ! Ces gars ont les morceaux, le talent, le son, le visuel… Enorme. J’en viens maintenant au paradoxe évoqué en introduction de cette chronique. Comment expliquer que ce groupe, avec toutes ses qualités, l’investissement engagé sur cet album remarquable, et sa bonne volonté, ne parvienne pas à trouver un label prêt à l’accueillir (donc un deal de distribution), galère comme tant d’autres à trouver des dates de concerts ?… Un marché saturé ? Une prise de risque à proscrire ? Un manque de buzz sur internet pour prétendre à ? De bien tristes arguments au vu de la pépite que BLAME vient de sortir de sa mine. Bienvenu en France, car oui, nous avons des talents, des groupes excellents, un public, mais derrière pour les soutenir ça ne bouge que trop peu. Dommage, BLAME pourrait dès ce premier album toucher les sommets. Ecoeurant ai-je dit tout-à-l’heure ? |
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