CHRONIQUES ALBUMS

Vous étouffez sous la chaleur ? Parfait ! Je vous emmène au Danemark à la rencontre (ou retrouvailles) de PSY:CODE, groupe qualifié de « modern metal », qui, bien qu’il soit méconnu dans notre pays, a tout de même eu le privilège de partager l’affiche avec ILL DISPOSED, SLAYER et MASTODON grâce à leur premier album, « Delusion ». On peut donc dire que le CV est plutôt solide ! Pour leur nouvel album, les cinq membres se sont carrément enfermés dans un bunker et ont confié « Cause and Neglect » à JACOB HANSEN (VOLBEAT, RAUNCHY, MERCENARY…) pour son mixage, de quoi leur assurer quelques jets d’oreilles…

Des oreilles qu’il vaut mieux préparer au préalable puisque PSY :CODE n’a que faire des préliminaires : « n°100 » démarre sur les chapeaux de roues et autant vous dire que la course ne s’arrêtera pas avant que le disque ne s’arrête de tourner ! Ça hurle, ça gratte, ça tambourine… Aussi efficace que la première tasse de café du matin.
PSY:CODE a conservé ce qui avait fait son succès avec « Delusion », à savoir mélanger metal moderne et hardcore. Cependant, il peut être un peu difficile d’être intéressé si le style n’est pas celui que l’on préfère puisque la musique donne l’impression d’être à la traîne dès la deuxième piste, « My Sick Redemption ». Le rythme a beau ne pas être calme, on se sent tout de même ralenti. Par un manque d’inspiration peut-être ? Car oui, on peut penser que tout cela tourne un peu en rond et il devient presque inévitable d’être atteint du syndrome de zapette lorsque s’entame la seconde moitié de l’album, chose qui était déjà reprochée pour leur précédent…

Néanmoins, il est aussi tout à fait possible de passer de bons moments à l’écoute de « Cause and Neglect ». Parfois, il fait un peu office de joyeux bazar puisque PSY:CODE multiplie plusieurs ambiances – indus, hardcore, mélodique. Le problème se pose lorsque ces ambiances sont regroupées au sein d’un même morceau et qu’elles paraissent mal découpées, comme « Open for the Taking », qui nous fait passer du stade « sympa » à « incompréhensible ».
Les moments passés au bunker ont eu un impact certain sur Schou, le chanteur, puisque sa voix se rapproche bien plus de l’industriel et du new metal que du hardcore ; d’ailleurs on pourrait le confondre avec un certain CHESTER BENNINGTON (LINKIN PARK) lorsqu’il pousse le chant clair sur « First in Line », améliorant incontestablement la qualité de la piste ! Pour ce qui est des riffs, lourds et imposants, je citerais également les MESHUGGAH qui les ont certainement fortement influencés pour « My Sick Redemption » et « Speak Up ».
PSY:CODE se montre aussi quelque peu déroutant lorsqu’il met une piste sombrement instrumentale, «The Sky is the Limit », à mi parcours au lieu de la placer en intro ou conclusion comme bon nombre de groupes. Bon par contre, c’est pour mieux vous percer les tympans avec son successeur au titre révélateur, « Hellish Tensions ».

Pour ce second opus très attendu, PSY:CODE semble avoir voulu surfer sur la même vague que le premier plutôt que de changer de cap. Du coup, il n’est pas facile de savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose, tout dépend au final si vous préférez entendre un déjà entendu plutôt qu’un inécoutable. Même s’il manque parfois de cohérence, « Cause and Neglect » est un bon petit plat bien qu’il manque cruellement de sel pour être savoureux. En mettant en avant une puissance indiscutable, PSY:CODE se veut conçu pour la scène, un groupe que je conseille de découvrir prioritairement en live.