ALTAR OF PLAGUES Teethed Glory and Injury [ 2013 ] |
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CD Album - Digipack Durée : 49.13 Style : Post black metal |
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Chronique : 28 juin 2013 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Certaines créatures prennent un malin plaisir à déjouer les pronostics… à surprendre l’auditeur qui, se complaignant dans ses certitudes, anticipe et trace des plans sur la comète. « Le changement c’est maintenant », diront les plus ironiques, d’autres diront que l’évolution fait partie de la vie d’un groupe… et qu’il ne faudrait ni s’en étonner ni s’en émouvoir. Pourtant rien ne pouvait laisser présager pareille transformation à l’écoute d’un album (et surtout pas l’étrange photographie qui lui sert de couverture). Car ALTAR OF PLAGUES subit vraisemblablement une mue… une métamorphose salvatrice en cette année 2013, qui sied parfaitement à son nouveau label… l’obscur et génialissime Profound Lore Records (faut-il d’ailleurs y voir un signe ?). Desquamant ses oripeaux post-black écolo pastichant çà et là à Wolves in the Throne Room… black metal atmosphérique mâtiné de relents postcore qui, ne soyons pas langue de bois, avait la fadeur d’une œuvre sans art… sans tonicité et presque sans vie… dans « Mammal »… après des débuts pourtant prometteurs (dans l’excellent « White tomb » en particulier). (R)évolution certaine engagée par James Kelly, ce troisième album se veut plus dense, complexe… bien que, dans son esthétique initiale, il soit bien plus direct (adieu les longues compositions dépassant allégrement les 10 minutes), plus cru… intense dans sa construction, son architecture et sa logique interne. Incluant par ailleurs maints éléments industriels, ALTAR OF PLAGUES s’est laissé contaminer par la crasse de la société (post)industrielle, par l’odeur de soufre et les radiations qui traversent et encerclent les espaces urbains contemporains. Assez de l’immensité forestière et (pseudo) naturelle… retour aux émanations spectrales et infiniment plus sombres du fer et du béton… de la folie démystifiée des carrefours bondés et des néo-technologies. Assez des longs développements thématiques (et répétitifs) de leurs albums passés… désormais, le trio prend le parti d’un black metal froid… froid… composé à la lame de rasoir… et accompagné de multiples sons électroniques, distordus… industriels au sens fort. « Teethed glory and injury » recèle une rage intrinsèque… viscérale… hypostasiée par une agressivité nouvelle… à la fois dans la production, bien moins chaude que par le passé… mais au contraire saturée jusqu’à l’os… froide… clinique… Une rage nouvelle, hypostasiée par un riffing agressif, menaçant et dissonant, une basse archi présente et bourdonnante, une batterie qui fait enfin son job de nuance (gros travail sur les contre-temps, qui n’est pas sans rappeler, par moments, DEATHSPELL OMEGA), de métronome, de dynamiteur… un travail vocal terrifiant d’expressivité, et dont les hurlements de damné de « Burnt year » ne sont qu’exemple… le tout sublimé par l’usage de sonorités synthétiques parfaitement intégrées… parfaitement assimilées, et dont l’effet immédiat résulte en une tension massive… véritable chape de plomb auditive. Oscillant entre un mid-tempo bien plus acide… corrosif… que par le passé, des breaks ambiants à l’allure dépressive et apocalyptique, naturellement conduits (cf. « Twelve was ruin »), et des accélérations soutenues… le « post-black metal » des Irlandais suffoquant, psychotique… gagne finalement en maturité… en poigne acerbe… gagne en hargne et en cohérence. En effet, refusant de rester bloqué sur une seule et unique dynamique, la musique d’ALTAR OF PLAGUES travaille ses transitions… évite la lassitude, met un point d’honneur à marquer la progression la plus logique… Étrange… bizarre… de bout en bout, « Teethed glory and injury » est une progéniture de l’ombre… un travail exigeant, à la fois pour le groupe et l’auditeur. A deux extrémités de l’échelle. Troublant d’intelligence, « Teethed glory and injury » est un coup de maitre, assurément… et une des meilleures surprises de l’année. Brillant. |
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