ACHERONTAS
Amenti [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack
Durée : 62.21
Style : Atmospheric black metal
  Infos :
  Contact label : http://www.w-t-c.org/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/pages/acherontas/144671698890576 https://myspace.com/acherontas
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
Pavillon 666 - metal rock webzine
TECHNIQUE
Pavillon 666 - metal rock webzine
PRODUCTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
EMOTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
  Chronique : 25 juin 2013 , réalisée par Nebelgesang
   
Comme l’Achéron de la mythologie grecque… sur lequel Charon transportait les âmes défuntes vers les Enfers, ACHERONTAS puise son inspiration dans les forces occultes et la spiritualité des Antiques. Fascination pour les ruines, les reliques de temps immémoriaux… la recette contemporaine d’un romantisme old school.
Mais arrêtons-nous dix secondes (au moins !)… pour ceux qui n’auraient pas suivi… ACHERONTAS est la continuation (la résurrection du mort délaissé par la fossoyeur du Styx ?) plus ou moins assumée de feu-STUTTHOF… et, depuis 2007, le sextet athénien porte, exhale, sillonne dans la lignée d’un black metal atmosphérique, mélodique, mais néanmoins sans concession, raw… épileptique… intense et inspiré…

Avec Amenti (dont le sous-titres lyrique, en grec dans le texte, est « Psaumes de sang et vision stellaire ») … leur quatrième album… ACHERONTAS se place résolument sous le signe de la mythologie égyptienne… puisque l’Amenti désigne l’Occident, alors considéré comme la demeure des morts… ou, dans une ancienne traduction de la Bible, l’Enfer.
Enfer et demeure des morts, lumineux horizon s’il en est pour une musique qui se trouve à l’avenant de son concept : chants rituels, invocations, évocations mythologiques, c’est avec dévotion que se développe la thématique de cet opus souillé jusqu’à la moelle osseuse.
Vous me direz, « eh bien quoi ! rien de bien nouveau sous le soleil ! Voici du black metal grec comme on en fait de plus en plus ». Eh bien quoi, chers lecteurs, pouvait-il en être autrement ? La critique est ingrate, car ici, ACHERONTAS prend position… engagement (d’ores et déjà esquissé dans les précédents opus) dans l’exploration de plages ambiantes qui s’étendent… s’étendent… s’étendent, le long des lignes de synthé brillamment composées, des chœurs déclamatoires… recouvrant de leurs tensions les titres black metal… eux mêmes bien plus mid-tempo… Ensemble complémentaire… contrepoint permanent.
Les Grecs, ainsi, ne se contentent pas de chanter les louanges du ciel et de ses abimes d’éternité (ils n’en auraient d’ailleurs qu’une agaçante prétention)… ils en tracent l’édifice sur un horizon imparfait, oscillant entre les brutales mélodies aux guitares saturées, vociférations écorchées vives… et les moments d’apaisement, d’éther(nité)…

Dans la tourbe incessante, une ambiance de crise qui s’exhale par tous les pores de cet « Amenti ». Ambiance de crise spirituelle… ambiance de crise dont la Grèce souffre sans doute actuellement sur les plans économique et idéologique. Crise de la foi, crise de la confiance… « fuel for hatred » pour ne pas citer d’illustres nordiques. Amenti convainc donc, même s’il demeure perfectible sur bien des points.
Car, dans l’ensemble, il poursuit directement ce que son prédécesseur laissait entrevoir… à savoir une mise en tension permanente entre les éruptions, les éclats… blastés… soudains… brutaux… et une dominante mid-tempo dont les Grecs ont le secret… ménageant des breaks et évolutions lentes… insidieuses. À cela viennent s’ajouter les nombreuses plages ambiantes/atmosphériques (trop nombreuses diront les réfractaires).
Néanmoins, c’est bien cette dynamique, oscillant entre les mises en tension et les éléments atmosphériques et rituels (notamment le sinistre « Nebt-Het – Divulgence of her sacral temples »), cette versatilité rythmique dans un bloc homogène… qui fait de ce chaque composition une sorte de climax… d’accès épileptique…

Au final, ACHERONTAS parvient encore à surprendre… à développer paisiblement ses thématiques… ses rituels et hommages. Il y a ici une sorte d’insolence… en raison de sa constance dans l’excellence… dans sa perpétuation, depuis STUTTHOF… d’un black metal éminemment grec… intense, épique, mélodique, et pourtant indéniablement occulte…







AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE
ACHERONTAS - Vamachara