DARKTRANCE
Pessimum [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 65.22
Style : Post dark/black metal
  Infos :
  Contact label : http://solitude-prod.com/blog/tag/badmoodman-music/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/pages/darktrance/356398691136854?fref=ts http://badmoodmanmusic.bandcamp.com/album/pessimum
 
Pavillon 666 - metal rock webzine Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 19 juin 2013 , réalisée par Barclau
   
Darktrance porte bien son nom. Pessimum, troisième album, est impressionnant de personnalité et d'intensité. C'est la première chose qui m'a sauté aux oreilles: ce projet est à part, et même si on reconnaît des éléments de ci et de là, le tout forme une nouvelle constellation.
Alors s'il y a un ingrédient qui saute aux oreilles en premier c'est la voix. Un chant exceptionnel, très personnel et très varié, passant d'un registre à l'autre, et surtout habité comme rarement.
Darktrance est un projet solo mené comme s'il s'agissait d'un groupe avec une vision très forte. Souvent, les projets solos tombent dans la tentation expérimentale, parfois pour le meilleur, mais souvent...et bien ici notre homme n'oublie pas qu'un bon riff est le meilleur moyen d'accrocher l'auditeur. Arrangements parcimonieux, toujours adéquats. Mais au delà de tout, des riffs excellents, des mélodies superbes, et oui disons-le: de vrais tubes! Par exemple le somptueux "Whispers of the city in blood" avec cette saveur toute Paradise Lost. Un refrain génial, et cette guitare lead qui dessine de superbes motifs dignes de Greg Mackintosh!

Mais allez, revenons au début, et l'entré en matière avec "Anthem Of Melancholy" et sa cadence rythmique en mode valse de la fin du monde. Quelques petits effets sacrément bien utilisés viennent ajouter un plus indéniable. Et oui avant tout, il soigne ses titres, et les sons supplémentaires sont ce qu'ils sont: des suppléments, jamais un cache misère. Toujours inspiré, il continue sa route avec "Soul collectors" commençant par un riff thrash à la Kreator (ambiance Endorama, peut être un petit clin d'œil à "Soul Eraser"?). L'intensité mélodique et mélancolique du premier titre laisse ici place à une intensité en puissance et en colère. Très fort! D'ailleurs vers 2mn ça blast avec grunt en prime, pour mieux nous faire contrebalancer avec un passage mid tempo et voix harmonisées. Ambiance noire, mystique, et quand il hurle, c'est limite post-hardcore! "Pessimum" est un morceau excellent qui combine tous les aspects les plus divers de ce disque en une étonnante cohésion. "Day x" pose une atmosphère apocalyptique et désespérée, surtout avec ce chant lointain et énigmatique, comme une complainte face au désastre. et puis ce magnifique pont vers les 4mn, on en veut encore et encore de cette désolation!
Chaque titre a son lot de spécificités et de trouvailles, tant mélodique que sonore, ainsi par ici c'est un delay trafiqué qui fait des vagues étranges, à d'autres des sons "détunés" qui créent des ondulations et des vibrations enveloppantes. Tant sur la forme que sur le fond ce disque est inventif, et la production en est le meilleur outil. "Evening again" nous permet de penser que Nine Inch Nails fait partie des références de Dmitry Gubsky. Je voudrais vous décrire chaque titre, mais "Fall of emptiness" vous convaincra mieux que moi du talent de Darktrance à composer des refrains magnifiques qui pénètrent dans notre mémoire.

"Rejection" confirme ce talent d'écriture ainsi que son efficacité. C'est aussi impressionnant d'entendre les possibles influences (possibles car après tout sait-on jamais ce qu'il y a dans la tête de quelqu'un qui compose?) et le résultat qui en découle. Je pourrais citer un tas de références, mais leur juxtaposition semblerait à côté de la plaque tant c'est diversifié! En tout cas on sent une bonne culture black et death mélodique, mais aussi indus et expérimentale. "Hills of coma" cultive l'extrême intensité, en son, mais aussi en émotion. Et "Last", le dernier morceau (un peu de logique c'est jamais mauvais héhé) confirme tout le bien que j'ai pensé, tout ce que j'ai ressenti, en forme de testament.
Au final si je devais faire un rapprochement je penserais à Devin Townsend. Et si le rapprochement paraît flou, je préciserais que c'est avant tout dans l'esprit qu'il se trouve, cette liberté créatrice, ce grain de folie mêlé à une maîtrise du "je sais où je veux aller" qui finit par vous emporter avec vos doutes premiers. Et puis à cette indépendance de cheval sauvage et fou, car oui, faire un album de cette trempe doit demander beaucoup de sacrifices, et un savoir faire indéniable, surtout quand la personne concernée a produit, enregistré/mixé/masterisé le disque, tout en l'ayant composé intégralement seule. L'œuvre d'un homme, aussi singulière qu'il doit l'être. J'aurais pu aussi penser à Ihshan, c'est dire, mais c'est si personnel que chacun y trouvera un autre référent.
Je finirais en vous disant aussi que ses textes sont magnifiques, et que l'artwork est sublime, à l'image du disque. Il en est la parfaite continuité et vous permettra de vous faire une bonne image de la musique qui s'offre désormais à vous! Le livret est une histoire à lui seul.
On ne connaît pas beaucoup l'Ukraine, mais nous avons ici un sacré fer de lance pour s'y jeter!







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