LABIRINTO / THISQUIETARMY
Labirinto/thisquietarmy [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack
Durée : 44.46
Style : Post rock/ambient
  Infos :Split cd
  Contact label : http://www.consouling.be/
  Contact groupe : http://labirinto.mus.br  http://www.thisquietarmy.com/ http://labirinto.bandcamp.com/  http://thisquietarmy.bandcamp.com/
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
Pavillon 666 - metal rock webzine
TECHNIQUE
Pavillon 666 - metal rock webzine
PRODUCTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
EMOTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
  Chronique : 17 juin 2013 , réalisée par Barclau
   
Les splits sont souvent un bon moyen de découverte. Ici nous avons une rencontre entre deux groupes qui s'apprécient mutuellement, à la musique différente, mais pourtant vous le verrez, l'un semble la prolongation de l'autre.
Labirinto (Brésil) présente trois titres que l'on pourra qualifier de post-rock instrumental, ou de rock expérimental, tout en gardant à l'esprit que ces termes sont de vrais pots-pourris.
Avec "Tahrir", c'est un voyage stellaire qui s'annonce: introduction lunaire, ambiance spatiale à l'instar de certains morceaux de Pink Floyd. D'ailleurs la belle mélodie de guitare et les arrangements ne sont pas sans rappeler le groupe mythique. Puis une vague stellaire et saturée entre vers 2mn30 avec la batterie. L'envolée est belle, intense, et laisse place vers 3mn40 à une longue dérivation en orbite. Toujours une belle mélodie, mais surtout une ambiance géniale et prenante. "Tahrir" est un voyage spatial, entre calme et beauté du vide sidéral et perturbations des ceintures d'astéroïdes.
"Diluvium" continue la dérive faisant réplique au morceau ultime Echoes des légendaires suscités.
Le son est magnifique, limpide, les progressions évoquent la lente mort d'une étoile. L'image est d'autant plus évocatrice au moment où tout s'énerve, comme l'accélération d'un processus si puissant qu'il en devient magnifique. Je pense aussi à Shels, parce que d'une ça me fait plaisir de les citer, mais surtout parce que musicalement parlant il y a un sens commun du tragique trouvant sa bande originale. Les arrangements donnent une profondeur mystique, on pensera aussi à Godspeed You! Black Emperor comme chef de file ayant montré la voie. Une voie que Labirinto ne se contente pas de suivre, même si dans la forme on retrouve des ingrédients devenus inhérents au post-rock. En fait c'est l'ambiance qui m'a rendu plus enthousiaste avec ces titres, et "11 palmos" la pousse aux confins de la spatialisation stéréo. Un casque vous révélera des détails bien pensés, un travail minutieux. Mais vous pourrez aussi vous délectez de la force du thème de ce morceau sur une bonne chaîne bien poussée. A 3mn54 le thème en mid tempo et grosses guitares est magistral, presque martial, comme une annonciation de fin inéluctable. Oui je pense à Shels encore. Et Labirinto fait désormais partie de ma liste de groupes à suivre et je vous conseille vivement leur précédent opus "Anatema"

Après une interlude séparant les deux parties, This Quiet Army (Canada) se dévoile avec "Eclipse".
Alors si Labirinto peut s'écouter sans une immersion totale, ce sera difficilement le cas ici. Si vous l'écoutez en fond sonore, ça restera un fond sonore où aucun relief ne viendra vous arracher à vos occupations. Alors qu'en vous immergeant dedans, de nombreux reliefs et aspérités dessineront le visage d'une musique riche, complexe, bien construite. Difficile à décrire de par sa forme, je peux néanmoins vous parler des impressions que laissent ces titres. "Eclipse" parle de lui-même, quand on fait ce genre de musique c'est bien d'évoquer par un titre, ça permet à l'imaginaire d'avoir un point de départ. Il n'y a pas à dire, on reste dans l'imaginaire spatial et les fantasmes du 21ème siècle. C'est un titre très visuel, serein.
"Paths to illumination" confirme encore que savoir nommer un morceau est une partie du talent. Un titre vaporeux, avec une trame de fond qui revient avec lenteur, c'est aussi beau qu'impalpable. "World protest" commence dans cette même atmosphère mais une saturation s'insinue au fur et à mesure, comme la captation d'un bruit blanc qui s'amplifie à mesure que le problème approche. Exprimant musicalement ce que d'autres diront par les mots, This Quiet Army fait des sons son vocabulaire, et sa grammaire s'inscrit dans la progression inéluctable d'une riposte en marche, appuyé par une rythmique simple autant qu'efficace. Toujours beau, et apportant une différence à l'ensemble, ce titre devint vite mon préféré. Le dernier titre, "Abandonment" est lié au précédent, autant dans le son que dans la thématique, et confirme les bonnes impressions qui se dégagent à la découverte de ce projet. Le prolifique Eric Quach mène très bien sa musique, lui fait dire ce qu'il veut. Avec ce dernier titre il développe une impression d'insécurité et de perte de soi, comme une chute aux confins de l'espace avec la terre agonisante en fond...par exemple. Car chacun saura tirer des images de ces titres, ses propres images, en fonction de ce qui l'obsède, aidé par la musique comme accélérateur d'introspection.
Un split c'est aussi une rencontre, et nous retrouvons Eric Cruxen de Labirinto en invité. Je dirais d'une pierre (de lune) deux coups, ce split a du sens car il nous présente deux univers aussi différents que complémentaires. IL nous reste à faire plus ample découverte en nous penchant vers leurs discographies respectives!







AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE