CHRONIQUES ALBUMS

On connaît peu de choses sur la biographie de JEX THOTH. Le groupe se forme à priori en 2007 et sort un premier EP sous le son de TOTEM. Après quelques remaniements de line-up et l'adoption du nom de sa chanteuse comme patronyme, TOTEM devient JEX THOTH et sort un split avec Pagan Altar, rien que ça. Mais c'est en 2008 que le groupe marquera les esprits avec son premier album éponyme qui vit le jour chez I Hate Records. L'album recevra en effet un accueil enthousiaste de la part de la scène underground. Les années 2009 et 2010 virent respectivement la sortie des EP « Totem » et « Witness », également bien accueillis par la critique. Et depuis, plus rien, Jex Thoth étant certainement un peu prise par son autre projet SABBATH ASSEMBLY, qu'elle a quitté depuis. Alors, après trois ans d'attente, que dire du nouveau venu dans la discographie du groupe ?

La musique de JEX THOTH est assez difficile à décrire, il serait trop simpliste et réducteur de la décrire comme du doom, bien que c'est le premier genre qui vient à l'esprit à l'écoute des morceaux du groupe. L'atmosphère occulte est lourde et pesante mais en même temps chargé d'un psychédélisme ambiant que ne renierait pas BLACK SABBATH. Le groupe, sans évidemment réinventer le genre, parvient tout de même à innover en proposant quelque chose de frais.

L'album débute sur « to Bury », des nappes évoluent petit à petit jusqu'à l'apparition de la voix de Jex, cette dernière montrant une nouvelle fois sa puissance vocale, cette incantation servant d'introduction à l'album nous met directement dans l'ambiance sombre qui va régner sur le reste des morceaux.
Le titre suivant, « The Place you Walk », que je trouve particulièrement efficace renvoie plus au premier album du groupe, on y retrouve tout ce qui faisait le charme de l'album, une batterie envoûtante, des riffs de guitare psychédélique comme jamais et bien sur la voix Chamanique de Jex. C'est un des meilleurs titres de l'album.
« The Divide » reprend alors l'atmosphère que développait l'intro, plus sombre et torturée. Tandis que le titre « Into a Sleep » nous dévoile une nouvelle palette vocale de dame Thoth, qui n'a jamais eu une voix si angélique et cristalline, c'est la chanson la plus psychédélique de l'album, elle se compose d'un solo qui se développe sur la quasi-totalité de ce titre progressif.
Les titres suivant poursuivent la progression de l'album, tout aussi puissant et envoûtant les uns que les autres, tout en étant un peu plus planant, jusqu'à revenir à cette ambiance plus malsaine avec le titre « The Fous of Us Are Dying ».
L'album prend fin sur le titre « Psyar » dans lequel la voix de Jex semble se dédoubler et donne l'impression d'entendre le chant des sorcières !

Personnellement, je trouve que ce « Blood Moon Rise » n'a absolument pas à rougir de son prédécesseur, les deux albums sonnent différemment, là où leur premier opus usait de mélodies clairement sabbathiennes et de riffs plutôt acérés et saturés, ce nouvel album sonne plus sombre et atmosphérique, la magnifique voix de sa chanteuse étant toujours bel et bien présente.

Un album qui ravira les fans et qui sera peut-être l'occasion de découvrir ce groupe à part pour ceux d'entre vous qui ne le connaîtrait pas encore.