CHRONIQUES ALBUMS

Quand je pense aux Pays-Bas, je pense à des groupes comme GOREFEST ou dernièrement à CARACH ANGREN. Je ne pense pas à THE NEW DOMINION et pour cause, ce groupe est encore peu connu en France. Le quartet nous vient de Tilburg avec un son bien à eux : du death industriel mélodique groovy. C'est donc de leur second album qu'il est question ici : «Procreating the undivine ».

THE NEW DOMINION c'est un mélange de THE ABSENCE avec des touches à la LIVARKAHIL qui devrait nous réjouir les tympans. Malheureusement, la seule émotion qui ressort à l'écoute est un total désintérêt pour le CD qui pourtant sonne bien. Comment l'expliquer ? Les musiciens sont bons, la voix est variée et avec un grain personnel. Les riffs sont bien ficelés, la production sonne bien. Et pourtant, à l'écoute, rien ne se passe. Voyez-vous, je suppose que c'est dû à cette volonté de surenchère sur les riffs. En effet, il n'y a pas un riff qui ne soit pas couvert par au moins une nappe de guitare sinon des breaks de batterie, le tout coupant court à toute efficacité. J'en suis le premier désolé puisqu'il y a vraiment de bonnes choses dans cet album : de la technicité, de l'idée mais la composition est trop fournie ce qui fait que là où le cumul des parties devrait produire un effet hyper efficace, et bien l'oreille s'en lasse fort rapidement.
« Procreating the Undivine » a la volonté d'être complet et varié : morceaux violents (« The ecclectic splitting of tongues »), parties ambiantes et douces (« Matriarch Asphyxia ») d'autres morceaux plus mélodiques (« Ommatidea » qui rappelle un ARCH ENEMY sur le refrain).
Mais cette variété ajoutée à la surenchère sus-citée rend l'album trop fourni pour nos petites oreilles et surtout totalement dépareillé. Les morceaux s'enchaînent sans logique musicale.
Ajoutez à ces deux soucis une pochette qui pourrait très bien faire la couverture d'un groupe de prog ou d'industriel pur et dur , qui donc, par déduction logique, ne correspond pas du tout à son contenu. Voilà pourquoi THE NEW DOMINION n'est que moyen dans son domaine alors que son potentiel est énorme.

« Procreating the undivine » est donc un album moyen dans le sens ou le groupe a un bon fond mais un gros soucis de composition qui n'est qu'un détail mais qui entache l'entièreté du CD. Je me demande tout de même si ça ne vaudrait pas le coup de les voir en live au vu des riffs de guitare qui peuvent très bien rendre sur scène. Un groupe à surveiller car s'ils corrigent leurs soucis, THE NEW DOMINION pourrait devenir un incontournable.