A CANOROUS QUINTET
The quintessence [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack
Durée : 128.38
Style : Death metal mélodique
  Infos :Ré-édition des trois disques agrémentée d'inédits, et d'un livret avec des suppléments
  Contact label : http://www.metal-recycler.de/html/shop?viewitem=75736
  Contact groupe : http://www.myspace.com/canorousquintet
  Interview :
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 14 mai 2013 , réalisée par Barclau
   
Avant THIS ENDING et ses deux magnifiques offrandes il y eut THE PLAGUE. Et encore avant il y eut A CANOROUS QUINTET.
Rien que d'évoquer ce nom je tremblote alors quelle ne fût pas ma joie de voir que Cyclone Empire rééditait leurs disques, avec en plus des inédits. Des années que j'attends de les chroniquer, mais on a tellement à faire avec les nouveautés qu'il nous est très difficile de "taper" dans les back catalogues. Justice est donc rendue à l'occasion de leur vingtième anniversaire. A Canorous Quintet est un de mes groupes de metal préféré.

On remet en contexte: j'ai quatorze ans quand la vague de black metal et de death mélodique venus du nord déferle dans les distros underground. A l'époque, c'est la folie (on était au moins quatre au lycée à en écouter!!!), mmmhh oui toute relative...Mais en tout cas on ressentait de la nouveauté, un vent d'excitation attisait les flammes du metal, et tout ce qui était estampillé scandinave avait le blizzard en poupe. Il faut dire qu'il y avait de quoi, on se prenait des rafales à répétition, avec In Flames, Dark Tranquillity, At The Gates, et puis dans tout ce paquet (je ne parle ici que du death mélo, mais pour le black c'était pareil voire pire, on devenait dingue, et ça faisait peur à nos mères alors c'était mieux, même eu un doc alarmiste par Delarue hahaha) il y eut A Canorous Quintet. Coup de cœur, trois disques, trois tueries. Encore une remise en contexte, mais à l'époque j'ai eu beaucoup de mal à réunir ces disques, il me fallut user de patience, et des disquaires bien spécialisés pour mettre la main dessus car le disque était encore le moyen unique d'écouter de la musique. Cette réédition tombe donc à point, car les albums sont très rares et très très chers (heureusement que j'ai gardé mes exemplaires).
"As Tears" est leur premier ep, tout y est déjà, la hargne, les mélodies, la violence, même si la mise en place laisse parfois à désirer j'ai une grande affection pour celui-ci, pas seulement par nostalgie, mais parce que leur musique avait cette honnêteté et cette spontanéité qui éloignait tout calcul, toute prétention commerciale. Quatre titres glauques, qui sentent une haine vécue et ressentie, nous la transmet en nous transperçant. Le groupe a une vision esthétique radicale, sans synthé ou effets.
"Silence of the world beyond" continuait la lignée, premier album, avec plus de maîtrise et des compositions mieux équilibrées. Ahh "Orchid's sleep" et sa belle intro froide, suivie d'une suite somptueuse de riffs combinant une mélancolie profonde avec une agressivité inouïe. L'équilibre de l'album est parfait, sachant relancer, calmer parfois le jeu (The last journey), tout en gardant cette même atmosphère d'insécurité. Cette version est agrémentée d'un féroce "Silence of the world beyond" live et de morceaux inédits dont deux de 2012 initialement prévus pour cet album mais jamais enregistrées faute de budget...

A Canorous Quintet était souvent comparé à At The Gates. Forcément, il y a de l'un dans l'autre, mais les deux groupes n'ont jamais sonné pareil à mes oreilles. Même si la colère était partagée, A Canorous Quintet a un sens inégalable de la mélodie épique et guerrière, sanglante et tranchante, et aussi il faut le dire, un sens de l'accroche et du refrain particulièrement soigné (pas osé dire catchy parce que c'est pas raccord du tout). A ce titre, Amon Amarth me semble plus proche d'eux d'ailleurs. Je ne vous fait pas de titre par titre, vu la quantité, mais préfère vous décrire l'aspect des albums. Harmonies épiques, contes d'un autre temps, d'un autre monde, odes à la guerre, aspect caverneux. A Canorous Quintet devait s'arrêter avec leur coup de maître "The only pure hate". Un disque ravageur, plus hargneux que les autres, plus crade aussi, la production est vraiment plus sale et tranchante comme une lame de hache dégoulinant de sang en train de coaguler. C'est beau comme des rayons de soleil sur un champ de bataille au comptage des morts. "Red" fait partie des morceaux que je considère le plus, tous styles confondus. Et ce refrain à me faire aimer le froid et la neige, viscéralement violent. Ou encore "the void" où la musique colle parfaitement au texte, un sommet mélodique...et le magnifique "Land of the lost", à l'intro belle à mourir et au riff somptueux! Tout un programme au service du désespoir! A Canorous Quintet avait, comme la plupart des groupes de cette époque, un talent tout particulier pour les morceaux calmes et dépressifs, tout de guitare sèche vêtus, "everbleed" par exemple. Une façon de lier passé et présent, folklore viking (hérité de Bathory) et modernité (death metal, qui paraîtra aujourd'hui vieux pour beaucoup). Chaque élément du groupe participe de cette sensation d'agressivité, mais la voix elle (Marten Hansen), rajoute une couche énorme de sauvagerie par ce chant grogné/hurlé, éructant sa rage avec une diction parfois digne d'un borborygme de volcan.
Pour mon plus grand bonheur, les inédits sont dans la même trempe, toujours aussi habités et intenses, comme si le temps n'était pas passé. Bien sûr les morceaux datent d'il y a plus de quinze ans, mais réussir à sortir ce son aujourd'hui, cette même hargne, sans masterisation abusive, tient de l'exploit. Même si ce n'est presque qu'une histoire de nom, j'aimerais les voir revenir sous cette entité, ce qui paraît possible vu la sortie de l'ep "Reflections of the mirror" l'année dernière.

En plus il y a un nouvel artwork assez beau reprenant les éléments forts des pochettes (mais les pochettes originales sont plus belles), et le tout s'appelle "The Quintessence"...marrant, à chaque fois que j'ai mis sur un site un commentaire sur le groupe je l'intitulait "la quintessence du death mélodique".
Le groupe est aussi connu pour avoir eu dans son camp le génial Fredrik Andersson, batteur d'Amon Amarth, et aura une seconde chance d'être reconnu pour son importance artistique, et la qualité exceptionnelle de ses trois disques.







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