ANDRE MATOS The turn of the lights [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 57.17 Style : Heavy Metal |
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Chronique : 27 février 2013 , réalisée par Ivan.Jack | ||||
Il est toujours difficile de découvrir le nouvel album d'une de ses anciennes idoles sans une bonne appréhension, surtout lorsque l'artiste en question n'a pas brillé de mille feux depuis des lustres, pourtant jadis fleuron d'un renouveau fulgurant du heavy-metal, avec un son différent, une manière de composer très intéressante et un superbe début de carrière dans les sphères metalliques... Mais les aléas de la vie font que rien ne dure et que la descente peut être assez pentue pour certains... Andre Matos a été réellement le chanteur du renouveau dans les années 90 avec les trois premiers albums d'Angra, avec justement ce mélange de metal speed melodique et ces sonorités tribales provenant de leur brésil natal.... Holy Land restera un album magnifique dans l'histoire de la musique et Fireworks suivra de très près le travail commencé, influençant bon nombre de petits groupes par la suite. Ensuite Andre forma Shaman, sorte de clone du premier album d'Angra, très intéressant aussi et surproduit... Mais la suite est moins rose et les quelques albums publiés sous son nom passeront sans grande éloquence "Time to be free" et "Mentalize", par manque évident d'inspiration, Andre, toujours en voix, donnant alors dans un heavy metal des plus classiques, digérés depuis de longues années par ses pères (Dickinson, Halford, Biff, Kiske....). Alors c'est avec une véritable angoisse que j'ai découvert ce "Turn of the Lights", mais la surprise est de taille... Ce que j'entends est bon, très bon même, et me conforte dans l'idée que lorsqu'on est un génie de la composition et des cordes vocales comme Andre, un jour ou l'autre, le talent se réveille à nouveau et répand sa musique sans vergogne sur le monde entier... "Liberty" nous introduit à l'album par de belles mélodies que n'aurait pas reniées Queensryche version "Empire" avec un refrain intéressant, avant de nous ramener (inespéré !) à l'époque d'Angra et ses riffs ultra-saccadés et rapides, mélangés à des petites orchestrations de cordes et de flûtes, la patte d'Angra à l'époque ("Course of life"). Plus on rentre dans l'album et plus on sent une volonté d'expérimenter les sons, les ambiances, comme si le chanteur voulait rattraper le temps perdu accumulé lors de ses précédentes réalisations, les compositions assez complexes mais toujours accessibles comme le morceau-titre pesant où la rythmique principale sent l'indus à plein nez. "Gaza" est une ballade étrange dans les sonorités ; les nappes et la voix semblent être dissociées du reste de la musique, nous donnant un sentiment de flottement très agréable en fait et pas banal... On flirte même avec le prog avec "On your own" et "Unreplaceable" alors qu'"Oversoul" nous gâte de ses relents épiques, comme si une histoire d'un autre temps nous était contée, se targuant même d'influences Queen dans les placements de voix et de piano sautillant. Bon, il y a du très classique aussi, et presque dispensable ("Stop!", "Light years") mais l'ambiance générale est très inspirée et on sent que le chanteur a pris son temps pour nous pondre un bien bel album, toujours accompagné de son fidèle guitariste Hugo Mariutti qui co-écrit beaucoup de titres depuis le premier Shaman... L'album se conclut par une très belle ballade aux accents symphoniques décalés ("Sometimes"), les violons y sont magnifiques et une reprise du "Fake plastic trees" de Radiohead, transcendée par le groupe entier et la voix aigüe et imperturbable de majesté du sieur Matos. Une très belle surprise, qui me conforte dans l'idée que, malgré les passages à vide que les artistes ont tous dans leur carrière, ils peuvent transcender le monde à chaque moment et recouvrer la place d'où ils avaient été détrônés.... Ça s'appelle le talent.... |
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