LANTERN FOR A GALE Lands more hostile [ 2012 ] |
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MCD - EP Durée : 25.39 Style : Hardcore mélodique |
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Chronique : 27 février 2013 , réalisée par ZERO | ||||
Une fois de plus, le prometteur label indépendant irlandais Savour your scene se retrouve dans nos colonnes pour le plus grand plaisir des amateurs de hardcore moderne. Nous allons parler ici de Lantern for a gale, un jeune quintet irlandais formé en 2010. Le groupe se propose d'évoquer dans ce second Ep (qui fait suite à un premier effort remarqué par la presse alternative britannique en 2011) tous les thèmes chers et récurrents aux formations jouant de la musique énervée : en gros les tourments que tout à chacun peut rencontrer lorsqu'il décide de prendre conscience du monde qui l'entoure sans se fondre dans la masse mainstream bercée par le son des radio pop. Leur inspiration découle donc de ces désagréments que constituent la vie et le rapport aux autres, en matière de déception, de coups durs et autres désillusions. Vous pourrez vous dire qu'on est somme toute proche du cliché de base d'un propos relayé par tant de groupes hardcore. Et vous n'auriez pas tort si ce n'est que la musique de nos cinq Irlandais transpirent l'authenticité, le vécu, et qu'ils ne sont pas là pour faire pleurer dans les chaumières mais pour délivrer une expérience, une façon de vivre qui sent le bitume et l'urgence et non pas la course au dollar ou à la street credibility. Le terme de hardcore mélodique convient parfaitement à la musique distillée par Lantern for a gale. Attention cependant, mis à part quelques chœurs scandés ça et là, la voix reste écorchée et hurlée. On ne tombe jamais dans le registre de la voix claire sirupeuse, et la faculté du combo à ne pas céder à cette facilité rend d'autant plus crédible « Lands more hostile ». Et pourtant, de nombreux passages se prêteraient à cet exercice vocal mais on ne note aucun dérapage de mauvais goût ; je ne dis pas que le chant clair dans le hardcore est à proscrire, loin de là, mais entre la volonté d'élargir le spectre émotionnel et s'abandonner à un procédé putassier, parfois la frontière est mince et peu de groupes s'en sortent avec les honneurs. Donc, un bon point pour nos Irlandais qui, lorsqu'ils insufflent mélancolie ou émotions à leurs compositions, se contentent de le faire instrumentalement. On touche même parfois au post hardcore tant les sonorités de certains passages sont sombres et appuyées d'une rythmique down tempo puissante (« Interpreting nothing »). Les guitares se font tantôt acérées et impitoyablement rentre-dedans, tantôt aériennes et pleines de grâce. Il est d'ailleurs très appréciable de noter que sur la quasi intégralité du disque, les deux guitaristes ne se contentent pas de jouer la même partie pour grossir le son, mais veillent à se compléter mélodiquement. Et lorsque la basse ronronnant ingénieusement s'en mêle, on se prend de plein fouet une excellente démonstration maîtrise harmonique. Le seul bémol dans l'exécution technique est que l'on peut relever à certains moments (bien que très rarement) des pains de batterie. L'énergie qui se dégage du disque demeure intacte mais l'on ne peut s'empêcher de froncer les sourcils devant ce manque de finition indélicat à l'oreille. Chose d'autant plus incompréhensible à l'écoute du quatrième titre « Against Diabolum » qui est sans doute le plus riche rythmiquement - voire clairement inventif – et où rien ne dépasse. Nos amis irlandais se permettent même de lorgner du côté des maîtres Converge sur le morceau clôturant l'album « Punctured equilibrium » pour un final tout en tension à renforts de parties blastées et de riffs torturés entrecoupés de gimmicks hardcore invitant au KDS et au two step. Cet Ep de cinq titres qui frôle la demi-heure possède bien des attraits et l'on est sans cesse surpris agréablement au fil de l'écoute. L'intelligence dont fait preuve Lantern for a gale tant dans le choix de la track list que dans la composition des morceaux vous fera tomber bien assez tôt dans le piège. Et ce qui apparaissait dès les premières minutes de « As we sleep », le titre d'ouverture, comme un énième album sans réelle saveur ou relief, finit par se métamorphoser en un disque auquel on s'attache et qu'on a envie de faire découvrir à ses potes. Encore une belle découverte made in Ireland et Savour your scene que je ne saurais trop que vous conseiller. |
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