CHRONIQUES ALBUMS

Tout ce qui ne tue pas, rend plus fort ! Cet adage peut s'appliquer à merveille à SUFFOCATION, groupe de "death metal" américain, fondateur du genre avec MORBID ANGEL, OBITUARY, CANNIBAL CORPSE et DEICIDE, véritable légende vivante qu'on ne présente plus. Malgré de multiples changements de line-up, là où beaucoup de combos auraient rendu leur dernier souffle, SUFFOCATION, au contraire, ne cessera de se bonifier au fil des années. "Pinnacle of bedlam", dernière boucherie du groupe ne déroge pas à la règle puisque Mike Smith, batteur d'origine et membre fondateur, décide de déserter les rangs et, Franck Mullen annonce qu'il n'assurera pas l'intégralité des dates de la tournée.

Dès les premières salves de "Cycle of suffering", il est clair que SUFFOCATION ne laissera aucun survivant et tout ce qui fait le style de SUFFOCATION est bien présent, ruptures rythmiques, blast, soli, chant guttural, tout y est. Et le reste de l'opus ne fait qu'enfoncer le crochet de boucher ; la qualité de "Pinnacle of bedlam" est telle qu'il est impossible de placer un morceau au-dessus d'un autre. Le combo multiplie les contrastes et passe allègrement du "death" le plus frénétique au "thrash", voire au "doom" ; les compositions à la fois techniques, complexes même, et ultra brutales sont suffisamment aérées pour éviter l'asphyxie à l'auditeur.

Au-delà de la qualité évidente des morceaux, les musiciens sont techniquement très affûtés, en tête desquels la paire de guitaristes Guy Marchais et Terrence Hobbs qui assènent des riffs totalement imparables et distillent des soli absolument majestueux, mais aussi la section rythmique qui n'a rien perdu de sa verve, de sa puissance et de sa technique avec le départ de Mike Smith, son remplaçant Dave Culross se montrant plus qu'à la hauteur.

L'artwork, signé Raymond Swanland, est lui aussi magnifique et représente le messager de la mort ; le visuel est en parfaite adéquation avec les textes de l'opus qui est basé sur le "Livre des morts" tibétain, les textes traitant d'un avenir très incertain pour l'humanité.

Produit par le groupe "himself", "Pinnacle of bedlam"bénéficie d'une mise en son, concoctée par Zeuss, qui met bien l'accent sur la puissance et la brutalité, ce qui renforce également l'impact des multiples changements de rythmes ; le seul reproche est que ce son donne un rendu plus organique à cet album.

SUFFOCATION frise la perfection avec "Pinnacle of bedlam" où rien n'est à jeter. Véritable boucherie, SUFFOCATION nous livre l'une de ses meilleures "pièces du boucher" avec cet opus, et à l'issu de la découverte intégrale de ce dernier méfait, il est indéniable que "Pinnacle of bedlam" marquera au fer rouge la discographie du groupe, mais aussi le genre, voire le metal dans son intégralité. "Pinnacle of bedlam" fait partie de ces albums dont on reparlera encore dans dix ans et qui servira de référence. Ce disque ne souffre d'aucune faille, mais au contraire met en lumière un son énorme, d'une technicité et d'une brutalité absolue. Comme mamie dit "c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures tambouilles", on peut dire qu'elle est visionnaire, mamie !!!

UN CHEF D’ŒUVRE ABSOLU !