KOLDBRANN Vertigo [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 48.06 Style : Black metal |
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Chronique : 08 février 2013 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Le black metal norvégien n’a certes plus depuis quelques années maintenant le lustre d’antan. N’éveille certes plus chez la plupart des auditeurs exigeants, une curiosité teintée d’effroi…ne se trouve plus caractérisé par son leadership passé. Non, le black metal « norvégien », selon le label qualifié, a changé et poursuit une mutation qui peut indisposer, ou au contraire regagner le cœur des amateurs des premières heures. Métamorphose idéologique, métamorphoses artistiques. Mais si changement il y eut…si changement il y a…cela ne signifie guère pour autant que « c’était mieux avant ». Car pour le curieux, pour l’explorateur et l’archéologue des sphères plus ou moins underground, certaines perles subsistent, certains groupes poursuivent avec verve leur quête, leur art…et le font bien. KOLDBRANN fait partie de ces groupes tirant depuis quelques années leur épingle du jeu. Depuis 2001, et en particulier depuis le premier album « Nekrotisk Inkvisition », sorti en 2003, le groupe de Drammen démontre avec maestria sa capacité à générer du riff brutal et acéré à foison. Et après un « Moribund » en 2006 qui marquait un tournant plus « moderne » et mid tempo, puis divers splits et EP qui confirmaient cette nouvelle direction, le quintet revient avec son troisième opus longue durée sobrement intitulé « Vertigo ». Et c’est avec une curiosité non fardée que les premières écoutes passent, s’enchainent, s’accumulent… pour mettre en lumière une musique intense particulièrement travaillée, et demandant, plus que de coutume pour le groupe, une immersion continue pour bien saisir chaque idée, les structures d’ensemble. Alors certes, KOLDBRANN conserve un son purement et simplement norvégien. L’adjectif leur sied à tel point que l’on trouve aisément des comparaisons avec leurs illustres ainés. Des passages black’n’roll à la CARPATHIAN FOREST (en particulier « Stolichnaya Smert »), à la SATYRICON (notamment dans « I Eklipsens skimmer », « Totalt Sjelelig Benkerott » ou encore « Drammen »). On ne trouvera ainsi aucune révolution mais un album qui maitrise l’art des nuances, de la tension continue et surtout des atmosphères sordides à souhait. Car c’est surtout en raison de sa capacité à générer du mid-tempo glacial à souhait (cf. en particulier « Phantom Kosmonaut », et surtout le chapitre conclusif « Inertia Corridors » et son « finale » éthéré ) que « Vertigo » se démarque encore de « Moribund ». Cette qualité dans la mise en place d’un espace sonore saturé, oppressant, est mise en exergue dès « IntroVertigo » et sa lente, lente progression. L’homogénéité d’ensemble, son aspect compact mais pourtant riche de multiples particularités, notamment l’esprit black’n’roll qui habite un grand nombre de compositions, ainsi que les variations de tempi qui dispensent tout de même des périodes de respiration, et quelques moments de folie furieuse (« Drammen », ses blasts, son trémolo picking, son solo), les riffs simples et inspirés, les lignes vocales éraillées caractéristiques de Mannevond font de « Vertigo » un album captivant, et auquel on ne manquera pas de revenir régulièrement. Certes, certains souligneront avec regret un manque de folie, son manque de véritable "explosivité" qui caractérisait à l’époque « Nekrotisk Inkvisition », sa production froide, moderne et par conséquent un son manquant de caractère et de tempérament. Mais ce n’est que pour davantage signaler la maitrise d’un style. Le « Vertigo » de KOLDBRANN, c’est la « Masterclass » du black metal norvégien moderne. Rien de bien nouveau, rien de bien fou mais une réalisation et exécution quasi parfaite. Dès lors, ce nouvel album ne décevra pas les amateurs de « Moribund ». Encore plus mid-tempo, encore plus atmosphérique et « versatile » car continuellement en mouvement, continuellement dans le changement et la dynamique, il nécessitera tout de même maintes écoutes afin d’en apprivoiser les structures, les petites subtilités qui jonchent chacune de ses onze compositions. Norvégien jusqu’au bout des phanères, le black metal de KOLDBRANN semble avoir définitivement perdu le caractère sauvage de sa prime jeunesse et les nostalgiques d’un black metal primitif le regretteront. En revanche, il a indéniablement gagné en profondeur, en gravité. |
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