SURTR
Pulvis et umbra [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 41.53
Style : Doom
  Infos :Aussi disponible en vinyle
  Contact label : http://altsphere.com/
  Contact groupe : http://www.surtr.net/ http://www.myspace.com/surtrdoom
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 14 janvier 2013 , réalisée par Barclau
   
Pour son second disque SURTR continue dans sa lignée, creusant encore plus profondément dans l'abysse.
J'avais bien aimé leur premier essai, mais là il faut dire que quelque chose s'est passé. Plusieurs choses en fait, alors voyons cela.
Le temps réussit à certains, et le doom est une musique qui doit tout à l'étirement du temps. Surtr perpétue une tradition (la perpétue sans tomber dans le revival).
Forcément mon besoin de nostalgie est comblé, et que demander à du doom sinon de nous aider à regretter en beauté. Mission accomplie, sans pour autant aller dans les territoires funeral doom, car Surtr a un côté heavy qu'il aime faire exploser, parfois épique, grandiose, voire un poil stoner sur les bords.
"Rise again" nous montre d'emblée le groupe et sa particularité, ses horizons, le temple dans lequel il se promène (avec des statues de Saint Vitus, Candlemass...). Un morceau excellent, à l'entrée quasi mystique suivie d'un riff lent avec un chant lancinant qui ajoute encore plus à l'atmosphère chargée. Vers les trois minutes, le morceau prend une allure heavy lent et grandiose avec son clavier discret et très seventies, avant l'accélération (dans les limites doom hein) qui fait monter la puissance guerrière.
"Three winters of war" offre une introduction épique, digne d'un voyage en Drakkar, avec une belle ligne de basse et ses tambours de guerre jusqu'au riff type rouleau compresseur nordique. Oui, ce disque est presque un mystère géographique, on pourrait penser à des Anglais exilés en Suède, et non il s'agît de Mosellans. Il faut dire que ce département ressemble à tant d'autres qu'il favorise la faculté de s'imaginer ailleurs. Vers 4mn40, un riff simple, efficace et sans détour emporte tout, surtout que le trio avance ensemble dans le combat.
"Sonic Doom" nous sert un savoureux riff sabbathien. Pour autant, il ne s'agît pas du coup fumeux de l'hommage. S'il fait des clins d'œil, c'est comme pour remercier l'héritage qui lui permet aujourd'hui d'avancer. Vers 2mn20, un passage plus speed nous rappellera BATHORY, surtout grâce à la voix et aux guitares presque black. Le titre finit en reprenant son thème lourd après un passage à l'atmosphère bien noire.
"The call" démarre par une ambiance très "frost" ! On pensera à GRAND MAGUS quand ce groupe nous conte les terres du nord. Un morceau efficace, mélodique, dont le break vers 2mn40 est carrément majestueux avec son orgue de cathédrale, contrebalancé par un passage plus heavy et un retour au thème de départ martelé en puissance.
"Rebellion" montre l'aptitude du trio à trouver le riff simple qui fait mouche, classique dans le meilleur sens du terme, mais aussi son sens du refrain épique (sans grandiloquence aucune). On a aussi droit à un passage plus speed qui rappellera les premiers PARADISE LOST.

Un coup de cœur, c'est subjectif par essence, et parfois ça ne tient pas à grand chose. J'ai apprécié ce disque pour toutes ses qualités, l'équilibre de ses morceaux, l'évolution dont il fait preuve. Mais aussi la complémentarité du trio. Car il y a toujours un détail, que ce soit dans les guitares, dans les lignes de basse, qui méritent une attention particulière, aussi dans la façon dont la batterie sert le tout. Le trio est uni, et quand il fait appel à des arrangements, ce n'est jamais pour masquer, mais toujours pour enrichir des parties qui sont déjà complètes.
Mais ce coup de cœur tient également beaucoup à "I am the cross". Ce titre m'a renvoyé à toute une époque, et s'il commence par une atmosphère pesante, son riff est tout ce que j'aime. Bizarre, ça sent le Révérend. Il faut dire qu'on est dans sa cour ! La suite m'a renvoyé à des albums qui m'ont fait vibrer, que ce soit certains moments dépressifs du Fourth Dimension de HYPOCRISY ou Shadows of the past de SENTENCED, la voix parfois gutturale aidant le transfert. Et puis ce riff rétro-hard limite Rainbow avec de belles parties de basse vers les 4mn30, encore s'il vous plaît ! Même le son me renvoie à ces grands albums des 90's, et c'est là que je comprends ce qui me plaît chez Surtr. Le groupe sonne comme la musique avec laquelle j'ai grandi, un metal typé début 90. Il y a aussi quelques références aux 70's, dues à une filiation certaine avec Black Sabbath, Bodkin. Les arrangements participent de cette impression avec de ci de là quelques orgues vintage plus que bienvenus, mais le groupe parvient à ne pas tomber dans cette nouvelle mode du revival copié/collé des 70's, puisqu'il s'axe sur une continuité des 90's (qui étaient déjà en un sens une revisite des 70's, pas une resucée). Le refrain de "I am the cross" a tout de l'hymne, celui qu'on reprendrait volontiers en chœur, celui qui fera l'unanimité en live, qui convaincra, convertira.
Le disque se finit sur "Fred karno's Army", titre d'un thème irrévérencieux d'infanterie durant la première guerre mondiale (et histoire très intéressante), synonyme aussi de chaos. Le seul titre à tirer la longueur et la langueur jusqu'à huit minutes, pour un au revoir dépressif à souhait, sombre et lent comme sait le faire MY DYING BRIDE. Qu'on aime se morfondre quand c'est par un morceau comme ça qu'on est guidé, la seconde partie étant un véritable final en apothéose.

SURTR a placé de nouveaux espoirs et la barre est montée, la production est excellente, parfaitement adéquate. Un second album, un second souffle, Pulvis & Umbra fera un très bon gardien des frontières du doom !







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