CHRONIQUES ALBUMS

C’est de Finlande, et plus précisément de Tampere, que nous vient le quatuor de « Doom – Death » nommé ASTRAL SLEEP. Fondé en 2004, le groupe a déjà plusieurs enregistrements à son actif, dont son premier album « Unawakening » en 2008 et un E.P intitulé « Angel », paru en 2010. Le combo revient cette année avec un deuxième opus, « Visions », paru le 15 Octobre dernier sur Solitude Production, le label « Doom » Russe par excellence. Malgré sa simplicité, on remarquera un artwork d’un bel effet qui donne envie d’en connaître davantage sur l’univers des Finnois. Imitons donc les personnages dépeints sur cette pochette et pénétrons dans la cathédrale obscure.

Ce qui frappe au premier abord, c'est la durée assez conséquente de ce nouvel album, qui avoisine l’heure d’écoute avec pourtant seulement quatre titres. Tous durent près de quinze minutes et ceci, en toute logique, si l’on en juge le tempo lent instauré comme une règle de prédilection tout au long de l’enregistrement. L’auditeur ne s’y méprendra pas et ne sera pas désorienté des habitudes laissées par le genre musical en question, il s’agit bien là de « Doom Métal » de toute évidence, avec tous les clichés que cela puisse comporter. Le combo officie donc dans ce registre où se mêlent un chant guttural, voire bestial sur « The Towers », à une voix hurlée sur « The All Await Me When I Break The Shackle Of Flesh », ou encore à un chant clair qui s’avère être l’un des éléments les plus variés de cette galette et qui apporte plus de couleur aux parties mélodiques. Cependant, il faut admettre que la longueur des morceaux pourra engendrer un certain manque de patience chez quelques personnes à écouter l’opus en entier. En effet, les esprits pourraient bien s’égarer, mais fort heureusement, le combo est assez intelligent pour apporter des variations avec des breaks colorés par des trémolos et autres effets analogiques, ou encore des accords à la guitare Folk.
Comme les connaisseurs le savent sûrement, Solitude Production a pour habitude de chouchouter ses artistes ainsi que leurs méfaits. « Visions » ne fait donc pas exception à la règle et l’on retrouve ainsi une production soignée et honorable qui laisse s’échapper des accords de basse claquants. De même, on a le droit à un produit matériellement bien fini (livret), ce qui a le mérite d’être souligné. A vrai dire, le seul défaut de ce disque vient du fait qu’il s’avère être trop long et peut-être un peu trop complexe à assimiler lors de premières écoutes. Il faudra en effet plusieurs passages dans le lecteur pour pouvoir complètement apprécier les passages progressifs, voire jazzy, d’un titre tel que « Visions ». Il faut en quelque sorte être curieux et patient pour bénéficier de toutes les subtilités cachées.

Pour conclure, ce second opus se révèle être le résultat d’un travail qui a suscité l’engagement de chacun des musiciens. On pourra certes reprocher un manque de charge émotionnelle sur la durée, et conviendra peut-être mieux à des oreilles averties en la matière. Cependant, le jeu en vaut la chandelle.