CROWBAR Obedience thru suffering [ 2012 ] |
||||
CD Album Durée : 42.47 Style : Sludge |
||||
Infos :Réédition du premier album | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 15 décembre 2012 , réalisée par Barclau | ||||
Le premier album de Crowbar, épuisé depuis un bout de temps, ressort à l'occasion de son vingtième anniversaire. Alors pour cette occasion, nous allons causer de ce fameux Obedience Thru Suffering et aussi de l'histoire de Crowbar. Originaire de La Nouvelle Orléans, ce combo est d'une importance particulière pour la scène NOLA. Ce disque, c'est la naissance d'un groupe énorme ; son identité y est d'emblée façonnée ; on dirait que le groupe s'est bien trouvé avant d'enregistrer, mais les membres n'en étaient pas non plus à leur coup d'essai, car le disque est sorti après deux démos (sous d'autres noms). Crowbar, c'est un groupe au carrefour d'autres, ou beaucoup de types très influents se sont croisés (un peu comme Testament), dont des membres de Black Label Society, de Down, Corrosion of Conformity, Eyehategod, Superjoint Ritual... Kirk Windstein est le seul membre qui est là depuis le début, et qu'on croisera aussi dans Down par exemple. Qualifié par certains de doomcore, devant l'absence d'étiquette (on peut aussi se passer de ce besoin maniaque de tout définir) adéquate. A l'époque, on se demande ce que c'est... C'est lent, lourd, sombre, mais ce n'est pas vraiment du sludge, pas du doom, pas que du metal... Une nouvelle variante, un aspect différent d'une scène déjà distincte. Crowbar, c'est un peu comme si un éléphant énervé avait trouvé la guitare d'un ancien doomeux. Le chant de Kirk est très distinctif aussi, car... Il chante. Oui ça paraît bête à dire, mais en gros ça veut dire qu'on comprend ce qu'il dit, qu'il y a des mélodies vocales fortes, sa voix est aussi particulière, souffrante, sur le fil de la colère, comme un type sur le point d'exploser. "Waiting in silence" démarre le disque, et nous happe tout de suite dans cette lourdeur. Quand ça accélère, ce n'est que pour mieux ralentir et nous enliser. "I despise" joue sur le même tableau, avec un couplet sentant bon le doom (sans le côté théâtral). La basse a une importance prépondérante, on l'entend très bien. "A breed apart" commence par un riff bien doom aussi, avec harmonisations bien noires, batterie martelée, breaks lourds. On sent bien à quel point le groupe est au confluent de plusieurs genres, avec une certaine complaisance pour la noirceur, ainsi qu'un usage de certaines dissonances, un groove lent mais appuyé. "Vacuum" est bien intense, surtout ce passage au riff monstrueux vers trois minutes. "Walls" offre vers la quatrième minute un petit moment plus speed, qui ferait presque penser à Obituary dans sa mélodie crade. On finit sur "The innocent" dont j'adore la mélodie de voix. Le morceau conclut parfaitement le chapitre, nous laissant embourbés dans un drôle d'état. Le disque en lui-même est assez monotone, mais je ne saurais considérer ça comme un défaut tant c'en est constitutif. Obedience thru suffering offre une atmosphère, difficile à décrire, ce n'est pas beau, ce n'est pas malsain, les riffs sont pour l'époque étranges, souvent chromatiques, mélodiquement désabusés. En conclusion, je dirais que pour les fans cette sortie est une bonne nouvelle, pour les autres le disque aura plus une valeur de document, car malgré certaines qualités dont cette marque de fabrique du groupe, cette lourdeur, et des bons morceaux, le disque souffrira forcément de la comparaison avec leurs dernières sorties surtout au niveau de la production, loin de l'armée de pachydermes qu'on se prend depuis quelques années. Aussi, à propos de la production, je l'ai noté en fonction du contexte, car à l'époque un premier album ne bénéficiait que très rarement d'une grosse production coûteuse. Aujourd'hui, avec l'essor des home studios, et des moyens de productions à bas prix, on peut facilement avoir un très bon son avec pas grand chose, dès le début. Autre époque, autres critères de notation. Malgré tout, le son ne nuit pas à l'esprit du groupe, car les riffs sont là, l'identité aussi. Crowbar fait du Crowbar, on pourra toujours leur chercher des ressemblances, elles seront à la fois nombreuses et à la fois très différentes les unes des autres. Même si ce disque n'est pas mon préféré, et qu'il n'est pas non plus celui qui viendra de suite en tête quand on mentionne le combo, il a le mérite de nous présenter le groupe sans détour ni artifice ; brut de fonderie. |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|