CHRONIQUES ALBUMS

Le quintette originaire de Normandie, LAST BARONS, présente depuis le 16 Novembre dernier son second opus, « Cheval de Troie », enregistré par Damien Landeau au studio Castle et publié sur le label Klonosphere, distribution par Season Of Mist. Née à Coutances en 2005, cette formation Française nous avait déjà gratifié deux ans auparavant d’un « Elephantyasis » aux confins du « Stoner » et du « Rock Psychédélique ». Ironiquement, l’artwork de ce nouvel album arbore la tête d’un pachyderme.

Voilà un groupe sur lequel il ne va pas être évident de coller une étiquette, tant le périmètre musical est élargi. De toute évidence, la principale influence est à mettre sur le compte de QUEENS OF THE STONE AGE pour le côté « Stoner », planant et groovy. Mais ce n’est bien sûr pas le seul élément à prendre en compte et les cinq musiciens ne se contiennent pas à cette seule limite. Si le premier titre « Shaman’s warning song » se veut être une longue incantation qui peut laisser dubitatif, quant au reste, les autres compositions nous font mieux rentrer dans le vif du sujet au travers d’arrangements intelligemment étudiés, même s’ils se montrent malgré tout complexes à appréhender lors d’une première écoute. Certains morceaux vous font arpenter plusieurs courants en même temps et vous emmène ainsi vers des paysages variés. On retrouve donc des chansons très « Rock » avec un son gras et puissant, très caractéristique du « Grunge » d’ALICE IN CHAINS avec un chant qui a le mérite de ressusciter Layne Staley durant quelques instants (« Nomad Soul », « Soul Grinder »). Le mélange des différents styles est mis en place avec subtilité, certains éléments viennent se greffer à d’autres de façon naturelle comme sur « A Last Devotchka », ou « Cosmogony And Dimensions Of The Mind » et leurs petites touches « Indus » à la sauce MANSON époque « Antichrist Superstar ». Mais la diversité ne se cantonne pas seulement aux inspirations et s’étend au domaine des instruments avec l’apparition de cuivres (« Hidden Sun ») ou de violoncelles, apportant de la sorte beaucoup de couleurs aux tonalités ainsi qu’une fantaisie que l’on apprécie particulièrement sur « Anthik Technik » et ses rythmes à contretemps. Et de la fantaisie, ce disque n’en manque pas et n’arrête pas de surprendre avec quelques petits délires déstabilisants dans un premier temps, mais plaisants par la suite (« Going To Varzi »). Bref, un album dont on ne se lasse pas et que l’on ne peut pas ignorer, il faudrait être fou pour prétendre le contraire.

Une chose que l’on ne pourra pas dénier non plus est que cet album a le mérite de pouvoir satisfaire autant ceux qui écoutent du « Stoner », du « Rock Indépendant » que du « Grunge » ou du « Métal ». Et à l’heure où beaucoup ont tendance à se ruer sur des styles radicaux, cela fait énormément de bien de pouvoir écouter un disque comme celui-ci, qui apporte une pointe d’originalité empreinte d’un esprit « Rock ».