CHRONIQUES ALBUMS

Ve stinu starych dubu.
C’est grâce à ce titre, et plus particulièrement son clip, que TROLLECH s’est fait connaître sur la toile. Bien loin de la reconnaissance pour ses qualités musicales, le groupe multipliait les commentaires pour la naïveté et la ‘beaufitude’ black-metalesque que nous offrait le combo, jouant, dans la forêt, grimés de noir et blanc, affichant ainsi tous les stéréotypes associés à la musique extrême qu’est le black metal.

Il va sans dire que lorsque leur sixième album débarque, une certaine appréhension guette le chroniqueur. Surtout que la photo promo livrée en pâture à la presse nous rappelle ce fameux clip. Qautre types, au visage peint, tirant une tête des plus méchantes, dans une cave… Nous retombons presque aux débuts du genre, lorsque le ciel norvégien voyait le reflet du feu sacré des églises du pays, devenus si célèbres. Allons bon,VNITRNI TMA (du nom de l’album) ne se révèle pas si mauvais que cela. Mais il est aussi loin d’être bon.

En tant que défendeur de « pure forest black metal » le groupe laisse tomber la grosse artillerie niveau production. On garde un son relativement brut et organique, empreint de mysticisme comme le veut le genre. De ce côté rien à redire, le groupe sait faire, bien que rechercher ce genre de son n’est pas des plus compliqués. On s’intéressera plutôt au chant puisqu’il semble que c’est sur cet aspect qu’il y a eu le plus de travail. La voix semble en effet résonner, un certain écho se fait entendre sur des passages (‘Zaspali své kletby’). Voulu ou pas, l’effet est assez sympa pour être relevé et permet au chant de bénéficier d’un petit gain de puissance.

En revanche, le contenu même de l’album est plus problématique. Tout est une redite de ce qui a déjà été fait. On ne note pas non plus un quelconque morceau de personnalité. Il est même fort regrettable que certains passages prêtent plus à sourire, surtout pour ce qui est des parties de guitares. La technique du groupe est quand même plutôt limitée ; on sent les guitaristes parfois à la limite, aussi bien dans l’exécution que dans la création (‘Zaspali své kletby’ encore une fois). Sur le plan des musiciens, seul le batteur tire vraiment son épingle du jeu et arrive à sortir des parties sympathiques : entre blast, mid-tempo (‘Smrt se neptá’), le genre est plus que respecté, c’en devient presque lassant malheureusement.

Allez, n’allons pas chercher des poux à TROLLECH. Le groupe nous présente fièrement son sixième album et ce n’est pas donné à tout groupe, qui plus est dans ce genre auquel ils sont restés fidèles. Néanmoins, un trop gros manque de personnalité et, comme corollaire, un manque d’originalité nuit au groupe, malgré le chant tchèque. Plein de groupes chantent en tchèque, mais Trollech bénéficie du buzz de son clip, c’est pourquoi il possède une petite renommée mondiale malgré son chant et, donc, une compréhension des paroles assez restreinte pour les non-slaves.

Allons donc faire un tour chez les bataves, il y a quelques rééditions sympas à venir. Bien sûr, vous n’êtes pas obligés de me croire…