CHRONIQUES ALBUMS

WITCHCRAFT est un groupe suédois, fondé en 2000, originaire de Örebrö en Suède et s'articulant essentiellement autour de Ola Henrikssen (basse) et de Magnus Pelander (chant). Le groupe sort son premier album en 2004, "Witchcraft", suivi en 2005 de "Firewood". Les bases de leur "revival 70's" sont alors posés, avec une bonne dose de "doom". Après un split et un EP, le combo publiera "The alchemist" qui sera encensé par le public et la critique et, qui fit sortir WITCHCRAFT, de l'anonymat "underground". Le groupe revient en cette année apocalyptique avec "Legend", premier opus publié chez Nuclear Blast, et trois nouveaux membres que sont Simon Solomon et Tom Jondelius aux guitares, et Oscar Johanson à la batterie. Dire que les fans attendent "Legend" avec une certaine fébrilité est un doux euphémisme.

"Deconstruction" ouvre les hostilités de fort bel manière et plante le décor. Délaissant leur doom originel, WITCHCRAFT évolue désormais dans un "hard-rock" classieux, celui qui a donné naissance au "heavy metal" ("Democracy", "Dystopia"). Les nouveaux venus se fondent parfaitement dans l'univers du groupe et le changement de "line-up" n'a eu aucun impact sur l'intelligence de composition. Les références à leurs aînés de l'époque sont nombreuses et on pense, pêle-mêle, à PENTAGRAM, URIAH HEEP ou encore LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE et BLACK SABBATH. Chaque note, chaque riff, chaque solo respire les années 70 et le temps semble s'être littéralement arrêté chez WITCHCRAFT.

La qualité de "Legend" est telle, qu'il est difficile de faire ressortir un morceau plus qu'un autre. "Deconstruction" se distingue par sa montée en puissance et sa fin débridée, "It's not because of you" et son côté vénéneux ou encore "Dystopia" qui est une véritable perle.

La performance des musiciens est imparable et le chant lumineux de Magnus Pelander, qui se situe quelque part entre Jim Morrisson (THE DOORS), pour le feeling ("Dead end") et Maynard James Keenan (TOOL), éclabousse de son talent cet album. La production aux petits oignons de Jens Borgen (AMON AMARTH, PARADISE LOST) finit de nous convaincre sur la qualité intrinsèque de "Legend".

Mais voilà, c'est là où le bas blesse. WITCHCRAFT a laissé de côté cette production "charbonneuse" des albums précédents pour préférer un son plus clair, plus lumineux (...plus commercial ?) et plus formaté, le groupe a, du coup, perdu une partie de sa personnalité et de sa spécificité. Aussi, et à l'instar de THE SWORD, tout cela manque-t-il d'originalité ; malgré un plaisir d'écoute indéniable, WITCHCRAFT, comme THE SWORD, semble vouloir rendre hommage à leur racines musicales, le "hard-rock 70's", et, ne s'embarrasse pas de modernité, même si le combo y imprime une certaine empreinte.

Au final, "Legend" est un bon disque de "revival 70's", WITCHCRAFT ayant délaissé son "doom" d'origine, pour se diriger vers un "hard-rock 70's" directement inspiré par DEEP PURPLE, BLACK SABBATH et consorts, illuminé par le chant cristallin de Magnus Pelander. Mais la production bien trop propre de Jens Borgen formate l'ensemble et le rendu sonne plus commercial que "The alchemist". Même si "Legend" présente de réelles qualités dans l'écriture et l'interprétation, il n'arrive pas à se hisser à la hauteur de son fabuleux prédécesseur. Un bon album cependant.