CHRONIQUES ALBUMS

Geïst n’est plus, vive Eïs ! Eh oui, les Allemands ont encore une fois changé de nom et cette fois, ça devrait être la dernière. C’est d’ailleurs avec un line-up rétréci, deux musiciens au lieu de six sur « Galeere » en 2009, que Eïs nous présente son petit dernier : « Wetterkreuz », toujours chez Prochecy Prod.

Malgré la diversité des trois albums sortis précédemment (Patina en 2005, Kainsmal en 2007 et Galeere en 2009), le groupe laissait comme l’impression de chercher sa voie. Aujourd’hui avec « Wetterkreuz », leur quatrième album, le groupe semble avoir trouvé cette dernière en marchant dans les pas de « Galeere ».
Plus agressif, moins symphonique mais toujours cette alternance entre riff « speed » et « mid tempo », cette ambiance sombre, le chant en allemand (évidemment), des morceaux dont la longueur ne se sent pas (bien que le plus court fasse plus de huit minutes), etc…
Concrètement, le groupe parvient à se renouveler tout en ayant une cohérence avec lui-même, et nous le montre dès le premier titre « Mann Aus Stein » qui commence par le sample qui sert de fil rouge à l’album par dessus lequel va venir se placer de la voix parlée qui semble raconter une histoire (sûrement en lien avec les paroles mais, ne parlant pas allemand, je ne voudrais pas m’avancer trop vite).
En ce qui concerne les constructions, le groupe est revenu à des structures plus basiques et instinctives sans pour autant basculer dans la banalité. Les transitions sont bien gérées, la voix et les distos des guitares basculent par moments dans des teintes Watain, les alternances de tempo se font sentir sans pour autant dérouter ni nuire à l’homogénéité des titres. Le groupe parvient également à créer quelques surprises comme sur le titre « Am Abgrund » durant lequel un passage d’ambient va venir se glisser subtilement entre deux riffs aux sonorités black très prononcées.
On regrettera en revanche la conclusion facile et simpliste de l’album : un riff « mid tempo » planant qui se transforme en larsen. Une fin en queue de poisson, vu l’album que Eïs vient de nous délivrer.

Eïs nous offre là un album réussi, homogène, sombre et un poil plus agressif que son prédécesseur. Avec « Wetterkreuz » le groupe marche vers ce bel avenir que « Galeere » laissait entrevoir.