CHRONIQUES ALBUMS

Chaud devant ! VISION OF DISORDER revient sur le devant de la scène ! Après un très bon démarrage et une suite plus ou moins compliquée, les New Yorkais sont de retour pour notre plus grand plaisir. Le titre de cet opus The Cursed Remain Cursed fait-il référence au passé du combo ? La question reste posée. En attendant, VISION OF DISORDER sort de l'ombre après onze ans d'absence ("From Bliss To Devastation") et les fans assez désespérés depuis tout ce temps sont en droit d'attendre un retour tonitruant des musiciens de Long Island.

Si les débuts du combo ("Stiff") avait fait forte impression dans la scène hardcore new yorkaise, on reprocha plus tard au combo de s'ouvrir un peu plus au metal pour gagner en popularité ; c'est alors que VISION OF DISORDER devint un groupe assez difficile à cerner car les qualificatifs musicaux s'accumulaient et ne plaisaient pas à tout le monde. VISION OF DISORDER est avant tout un très bon groupe de hardcore.
2012 aurait t-il inversé la tendance et le retour aux sources serait t-il prévu ? On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps et infirmer ce retour aux sources. VISION OF DISORDER continue de faire ce qu'il faisait sur les derniers albums ; cependant, il le fait mieux. Ce The Cursed Remain Cursed aligne donc un savant mélange de hardcore, punk et metal avec un certain style. Ce qui n’était pas si flagrant sur "From Bliss To Devastation" par exemple, ce dernier étant plus hasardeux sur la composition. Dès "Loveless", le combo expose clairement le sujet avec des riffs incisifs et rapides à souhait. C'est hardcore dans le fond, l'esprit est là mais à plusieurs reprises on peut noter des relents metal qui se frayent un chemin parmi toute cette énergie rentre-dedans. C'est d'ailleurs la nouveauté qu'on appréciera le mieux sur ce dernier bijou. Si à l’époque le songwritting était un peu fouillis, The Cursed Remain Cursed vient corriger ce problème en développant un équilibre totalement maîtrisé entre ses niveaux de violence ("The Enemy").
C'est alors que tout ce joyeux monde met du cœur a l'ouvrage pour faire vivre cette débauche de violence. Les guitares n'ont jamais été aussi hargneuses ("Be Up On It") et nerveuses ("Blood Red Sun"). La basse arrive à caser des éclats de virtuosité pendant quelque temps morts ("Loveless", "Annihilator"), la batterie accomplit un sacré boulot en jonglant sans cesse avec ce jeu nerveux emprunté au hardcore ("Hard Times") et les parties rythmiques surlignées de double pédale qui découlent tout droit du metal.
Toutefois, la bonne surprise vient encore une fois de TIM WILLIAMS. Vocaliste hors pair, il ne fait pas exception pour cet album. Si le chant aussi rageux que puissant accompagne à merveille les partitions de ses compagnons, il n'en oublie pas pour autant de nous montrer son côté sensible. C'est à plusieurs reprises que le spectre d'ALICE IN CHAINS refera surface ("Skullz Out", "The Enemy").

Au final, si cet album ne renoue pas avec les racines hardcore qui ont fait leur succès, VISION OF DISORDER se renouvelle avec brio. The Cursed Remain Cursed pourrait s’apparenter à ce qu'on appelle l'apogée du changement musical. Les "coreux" nostalgiques risquent d'apprécier quand même les efforts fournis par le combo pour concilier les deux aspects de leur musique. Il ne reste plus qu'à prendre une claque en live maintenant.