CHRONIQUES ALBUMS

Vive la France… enfin, vive le rock français… Bien entendu, je ne parle pas quand je dis ça des groupes excellents qui ont leur place tout à fait méritée sous les caméras des médias, comme les BB Brunes, par exemple… Je plaisante.
Non, il y a aussi en France, des groupes qui, sans prétention, distillent une musique très plaisante et qui, sans révolutionner, se hissent pas si loin de la hauteur de leurs références.
LE MINUS, par exemple, est un groupe du Sud-Ouest de la France qui fait dans la fusion. Coïncidence, ou pas, c’est avec B.R.E.F., le second groupe du même registre dans la même région que je chronique… Bref, deuxième album autoproduit pour ce groupe, « Make My Day ».

Alors, comme tout bon groupe de fusion, LE MINUS a intégré les références qui vont bien : PRIMUS bien évidemment, SUICIDAL TENDENCIES/INFECTIOUS GROOVES également, BODY COUNT et FAITH NO MORE, également. Et dès le premier morceau, « Next », torturé et funky comme il se doit, à la basse chaloupée et puissante omniprésente, on sent que le trio a intégré les bases de son art. Pour autant, LE MINUS ne s’est pas simplement reposé sur des références malgré un travail dans une certaine forme de continuité. Aussi, c’est bien une personnalité propre que l’on retrouvera sur les refrains très entraînants, avec parfois une voix éraillée et inquiétante qui rappellera parfois Zack De La Rocha ou Marylin Manson (« Playing With Echoes »), ou encore Brian Molko de PLACEBO, parfois.
Alors que le plus punchy « Never Forgive, Never Forget » assène son riff presque hardcore soutenu par une batterie puissante, le hip-hop d’un « My First and Only Lesson » dans la veine d’un RAGE AGAINST THE MACHINE est vraiment jouissif...
En tout cas, la musique de LE MINUS s’avère colorée et anti-déprime, pêchue avec ses incessants changements de rythmique, toutefois, on peut peut-être déplorer l’absence d’un vrai titre phare ou de moments-clefs lui permettant de passer le cap du bon album.

M’enfin, on ne cherchera pas midi à quatorze heures et on acceptera ce constat simple : dans le paysage français, un bon groupe de fusion à la mode de Chez l’oncle Sam, ça ne court pas les rues. Quand la qualité et la variation s’ajoutent à la sauce, il est difficile de trouver une raison de ne pas féliciter LE MINUS pour cet album, quand bien même il ne sera pas selon moi LA sortie marquante de l’année, ni même du mois…