THE HOWLING VOID
The womb beyond the world [ 2012 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack
Durée : 59.23
Style : Funeral doom metal
  Infos :
  Contact label : http://solitude-prod.com/
  Contact groupe : http://www.facebook.com/thehowlingvoid?ref=ts http://www.myspace.com/thehowlingvoid
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 22 septembre 2012 , réalisée par Nebelgesang
   
Pour les amateurs de funeral doom, dans son acception la plus atmosphérique et monolithique, THE HOWLING VOID fait partie de ces héritiers, voire de toute une série de clones qui, depuis la première décennie de notre XXIe siècle, tendent à produire, ou à reproduire, une musique aux allures simplistes, bardée de lignes de synthé et de guitares hypnotiques, lancinantes et initialement enfantée par les deux premiers albums de SHAPE OF DESPAIR et développée par la suite, à l’envie, par toute une tripotée de formations, souvent assez médiocres ou manquant cruellement d’imagination, à quelques exceptions près (notamment COLOSSEUM et, par instants seulement, EA).

La sortie de « The Womb Beyond the Void », troisième album du one-man band américain, ne changera pas la donne et n’apportera globalement aucune évolution majeure. Au contraire, nous sommes situés dans le même espace, dans le même horizon que pour « Megaliths of the Abyss » ou « Shadows over the cosmos ».
Est-ce à dire que nous n’y trouvons qu’ennui et désolation ? En un sens, les quatre longues compositions qui en constituent la chair et les os possèdent, par instants, quelques fulgurances, quelques inspirations remarquables, malheureusement noyées dans un ensemble austère, redondant, et manquant trop souvent de variations, ou d’éclats paroxystiques (dont COLOSSEUM usait avec maestria). Dès l’ouverture, « The womb beyond the world », les échos ambiants, tout au synthé, évoquant çà et là la période ambient de BURZUM se développent lentement, infiniment lentement et leurs thèmes redondants, leurs mélodies lourdes, down-tempo, lassent davantage qu’elles n’évoquent véritablement la mélancolie et le désespoir.

Des accords plaqués incessants, des guitares accordées basses, une production mettant particulièrement en exergue les mediums et les basses, la voix caverneuse qui, de son phrasé lent, lancinant, presque déclamatif, vient scander quelques paroles sacrificielles. Tout y est gimmick, répétition attendue de patterns malheureusement trop entendus. L’organisation de « The silence of centuries end » ou de « Lightless Depths », par exemple, est un mauvais condensé de mélodies extraites de « Angels of distress » et des longues thématiques ambiantes de « Illusion’s play », avec l’adjonction de flûtes synthétiques qui semblent copiées sur « Shades of… ». Or, si les géniteurs de SHAPE OF DESPAIR parvenaient continuellement à apporter le soupçon de souffle, de respirations nécessaires à la beauté de leur musique, il est dommage de constater qu’à aucun moment, Ryan ne dévie d’un pas et dès lors persévère dans un cercle clos, restreint.

Trop souvent vaine, la musique de THE HOWLING VOID est une synthèse de ce qui gangrène actuellement une scène funeral doom metal partagée entre une capacité à produire des ambiances inégalables, et une tension maladive à l’auto-parodie. Ainsi, le principal défaut de « The Womb beyond the world », à l’instar de ses prédécesseurs, est de manquer dramatiquement d’ambition et d’imagination. À trop vouloir s’inscrire dans la tradition instillée par SHAPE OF DESPAIR, le propos est dilué dans des compositions redondantes, d’une homogénéité lorgnant beaucoup trop vers le simplisme formel et de fond.

Tout le problème d’une grande majorité de cette scène biberonnée par « Shades of… » et « Angels of distress » (et que semble soutenir le label Solitude Productions), tient dans son incapacité à sublimer l’idée de mélancolie, à produire une musique véritablement prenante derrière ce down-tempo extrême. En un mot comme en cent, ce qui fait l’échec de la majorité des groupes qui s’essayent à ce style de funeral doom, c’est le manque d’inventivité, allons jusqu’à dire, d’ingéniosité.

Chronique sévère, sans doute, injuste, certainement pas. Elle ne marque qu’une lassitude évidente, face à l’idée reçue et le malentendu que semble engendrer tout un pan du microcosme funeral doom, alors que certaines formations comme MOURNFUL CONGREGATION, ESOTERIC et consorts s’évertuent à produire des idées nouvelles, souvent audacieuses et parvenant à toucher, via l'expression d'une véritable anxiété créatrice.







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