THE VOLDERA CULT Goliath [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 39.03 Style : Post hardcore/black métal |
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Chronique : 20 septembre 2012 , réalisée par ZERO | ||||
Pour ceux qui comme moi n'ont jamais entendu parler de ce groupe, commençons par une brève présentation.The Voldera cult est un groupe originaire de Grèce (plus précisément d'Athènes) formé en 2009. La formation actuelle est issue d'un projet précédent datant de 2005 et portant le nom de Studio Waste. Ses musiciens sont loin d'être des débutants puisqu'ils ont entre autres partagé la scène avec d'illustres noms du milieu des musiques extrêmes, tels Converge, the Chariot, Wall of Jericho et j'en passe. Au fil des années, le line-up et les envies artistiques évoluent pour aboutir en 2009 à un changement de nom et une volonté d'explorer des horizons musicaux plus sombres. Ce qui nous amène à leur premier album : Goliath. De l'avis du groupe, ce premier jet se veut être un concept album dont la thématique est centrée sur la célèbre bataille opposant David à Goliath. Néanmoins, the Voldera Cult a pris le parti d'opter pour le point de vue de Goliath, ici bouc émissaire sacrifié pour servir les plans de Dieu. Maintenant que le décor est planté, penchons nous sur l'essentiel, c'est-à-dire le contenu de ce premier album. Le quatuor se réclame d'influences variées (Depeche Mode, King Crimson Alice in chains...). Cependant, force est de constater que dès l'écoute du premier titre éponyme « Goliath », on se retrouve en présence d'un post hardcore teinté de black metal classique, mais de bonne facture. L'ambiance se veut toujours sombre, torturée, parfois d'une tristesse presque palpable, le groupe alternant passages lourds typiques du post hardcore, enchevêtrement de riffs malsains et dissonants propres au black metal tout en distillant par moments une hargne tout ce qu'il y a de plus hardcore. « Goliath » est même sans doute le tire le plus « in your face » de la galette, une première approche brutale qui permet à nos amis grecs de bien nous signifier qu'ils sont là pour en découdre . Le premier élément qui capte mon attention est la voix toute en puissance du chanteur. Pour ceux qui connaissent, elle n'est pas sans rappeler l'excellent chanteur du groupe suédois Trendkill. Le timbre et le grain du chanteur de Voldera Cult est résolument un point fort de cet album. Le placement est impeccable et appuie à merveille les instruments, faisant ressortir la nervosité, la lourdeur ou encore la mélancolie des riffs. Cette bonne impression se confirme durant l'intégralité de l'écoute. Le chanteur n'en fait jamais trop ; elle nous agresse, puis nous laisse respirer et s'autorise même quelques envolées en chant clair du meilleur goût ( « Curse of Judah », « Cult ») apportant encore un peu plus de contraste à l'ensemble. Le deuxième titre, « Greatest Loss » démarre sur une série d'arpèges tout en finesse avant de poursuivre sur la même recette musicale. On peut noter l'introduction d'éléments à la limite du power-trash, conférant un côté cavalcade épique au morceau. Désuet et peu accrocheur au demeurant... Mais c'est avec le troisième titre que la sauce prend véritablement ! « Glass King » est à mon sens la petite perle de cet album. Ténébreux à souhait, macabre et oppressant, il confirme ce sentiment qui pointait depuis le début : les membres de Voldera Cult excellent lorsqu'il s'agit de nous malmener avec des down tempos aux relents post hardcore. De plus, leur maîtrise de la rythmique leur permet de jongler entre passages binaires et ternaires avec aisance et apporte un relief très agréable à la composition. Techniquement rien à dire, la batterie martèle avec fracas, tour à tour lourde ou incisive. La basse ronronne efficacement (« Birth »), sortant mélodiquement du lot sur certains passages ce qui est fort appréciable. Quant à la guitare, elle recherche constamment la dissonance, distillant une noirceur qui fait là toute l'identité du groupe. The Voldera Cult ne tombe jamais dans le démonstratif mais l'exécution est irréprochable et au service du voyage qui nous est offert, relatant les différentes étapes de la descente aux enfers de Goliath. Le tout soutenu par une production aérée et de qualité, bien que volontairement old school . Les huit titres s’enchaînent, et l'émotion et le tourment véhiculés ne quitte pas l'auditeur. On ne s'ennuie jamais même si les structures des morceaux sont assez convenues et on est parfois surpris, toujours agréablement (énorme beat down calé au début de « Tagmata » après un furieux passage en sweeping par exemple). Le groupe se permet même une cinquième plage uniquement interprétée au piano intitulée « Chapter 5 » malsaine et rampante qui trouve parfaitement sa place dans la track list. Bien sûr, l'album n'est pas parfait et on peut regretter qu'à naviguer entre le black metal et le post hardcore, un manque de lourdeur et de profondeur se fasse sentir à certains moments . Un premier effort véritablement intéressant, notamment pour tout amateur de post hardcore ou de musique sombre à l'atmosphère pesante. On pense parfois à Cult of Luna ou encore Poison the well ; mais The Voldera Cult arrive à garder une identité propre. Goliath s'écoute d'une traite avec un réel plaisir et promet un bel avenir aux quatre initiateurs de ce culte athénien torturé. |
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