CHRONIQUES ALBUMS

Voilà un groupe à suivre de près. Depuis 2003, le quatuor NEFASTT nous délivre un black sombre, froid et plein d’avenir, allant au delà du simple « enchaînement de blasts » avec un son moisi histoire de faire « trve evil ».

La particularité première vient du chant en français, donnant une dimension encore plus sombre qu’un banal chant en anglais, dont beaucoup de groupes nous font part. Cela prend encore plus d’ampleur sur le titre « La Destruction », qui est la mise en musique du poème de Baudelaire du même nom.
Toutefois, l’ambiance froide et malsaine n’est pas seulement due au chant. Les riffs tantôt « speed » tantôt « mid-tempo», les enchaînements et alternances de tempo, parfois surprenant(e)s, une batterie qui joue sur les temps et contretemps, tout cela utilisé de manière intelligente rend l’album homogène, puissant et avec une personnalité propre.
On regrettera toutefois ce « goût de trop peu » que nous laisse l’album une fois arrivé au terme de ses 38 minutes, qui semblent à la fois courtes même si l’outro de « Finis Lucis » (le dernier titre) marque très clairement la fin de l’album : un bruit d’explosion qui gronde de plus en plus fort, puis finit sur un léger sifflement... à écouter pour vraiment prendre pleinement conscience de ce que cela dégage.

Loin pourtant de révolutionner le black metal, NEFASTT a su se créer un black metal qui, à la fois, respecte « la tradition du genre », mais sort également des sentiers battus pour aller dans une voie moins explorée.
Un disque de black très réussi, qui ravira les puristes et prouvera aux moins initiés par a+b que le black metal ce n’est pas que le clip « Call of the Wintermoon » de IMMORTAL.