CHRONIQUES ALBUMS

FOZZY, initialement nommé FOZZY OSBOURNE, est un groupe américain originaire de San Antonio au Texas, formé en 1999 par Rich Ward (ex-Stuck Mojo). Le groupe a vu défiler en son sein un grand nombre de musiciens parmi lesquels un certain Andy Sneap qui a tenu la guitare de 2001 à 2004. Mais FOZZY est surtout connu pour avoir comme frontman Chris Jericho, catcheur professionnel et multiple champion du monde. A l'origine, FOZZY était un groupe essentiellement axé sur des reprises de groupes de heavy metal comme sur les opus "Fozzy" (2000) et "Happenstance" (2002). Le premier véritable album du groupe est publié en 2005 avec "All that remains" qui s'est avéré être une véritable réussite, le combo lorgnant fortement du côté de OZZY OSBOURNE, suivi du non moins réussi "Chasing the grail" en 2010. FOZZY vient de publier son dernier méfait intitulé "Sin and bones" et dont le line-up se compose de Chris Jericho au chant, de Rich Ward et Billy Grey aux guitares, de Paul Di Leo à la basse et de Franck Fontsere à la batterie.

Il faut dire que FOZZY avait déjà balisé le terrain pour la sortie de "Sin and bones" avec le single "Sandpaper" qui est disponible sur la toile depuis le mois de janvier, sur lequel M. Shadows de AVENGED SEVENFOLD apparaît en "special guest".

"Spider in my mouth" qui ouvre l'opus est très "heavy" et reprend là où "Chasing the grail" nous avait laissés. La suite du disque est un melting pot de tout le savoir-faire de FOZZY qui alterne entre heavy metal puissant sur "She's my addiction", avec des morceaux plus proches du power metal comme "Blood happens", une power ballade avec "Inside my head", voire épique avec "Storm the beaches" et ses onze minutes au compteur. Au fil des écoutes, il est indéniable que FOZZY a acquis une personnalité plus affirmée et des morceaux comme "Dark passenger", "Sin and bones" ou "Shine forever" viendront confirmer cet état de fait. Aussi, il est irréfutable que Chris Jericho a pris plus de temps qu'à l'accoutumée pour poser ses voix qui sont plus travaillées que sur les précédents efforts de FOZZY.

Chris Jericho l'avait annoncé : "Sin and bones est le meilleur album que FOZZY ait jamais sorti" ; ces propos n'engagent que lui et nous n'irons pas jusque là. En effet, "Sin and bones" comporte quelques défauts majeurs et en premier lieu, ce patchwork de style que le combo pratique. Nous sommes un peu perdu entre la puissance développée sur certains morceaux comme "Sandpaper", le rythme infernal et les grunts de "Blood happens", les power ballades mièvres que sont "Inside my head" et "A passed life" et les compositions plus commerciales comme "Dark passenger", le tout manquant cruellement d'homogénéité et de liant.

De plus, quelques ficelles sont bien trop évidentes comme la recherche de refrain "radio friendly" afin de passer à tout pris sur les ondes et pouvoir, pourquoi pas, décrocher le "pompon". Aussi "A passed life" semble rendre un hommage appuyé à IRON MAIDEN et l'épique "Storm the beaches" est doté de riffs quelconques, les parties sont liées de façon maladroite et le morceau est beaucoup trop long, son écoute intégral relevant d'une véritable épreuve olympique. Enfin, pour donner une impression heavy, FOZZY use de passages "bourrins" totalement inutiles ("Blood happens").

Vous l'aurez compris, FOZZY n'a pas inventé le fil à couper le beurre, ni l'eau chaude d'ailleurs. Même si l'opus semble plus travaillé que ses prédécesseurs, "Sin and bones" ne restera pas dans les mémoires. L'ennui est papable tout au long du disque dont plusieurs écoutes sont nécessaires pour pouvoir l'appréhender. Il est certain que sans son catcheur mondialement connu en son sein, personne n'aurait jamais entendu parler de FOZZY.

Certainement pas l'album de l'année, ni du mois... Ni de la semaine.