DEVIN TOWNSEND PROJECT Epicloud [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 49.52 + 47.44 Style : Progressive metal |
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Chronique : 01 septembre 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Devin Townsend est vraisemblablement un homme pressé… un homme inspiré un homme obsédé, obnubilé par sa musique… et qui trouve un malin plaisir à perdre tout l’auditoire en multipliant les sorties et les projets. Ainsi, après la fin de saga résolument ambiante que constituait, l’année dernière, « Ghost »… et la récente sortie du DVD live gavé jusqu’à l’os « By a thread »… le DEVIN TOWNSEND PROJECT est de retour en cette rentrée 2012 avec un cinquième album… un peu à part… et qui devait initialement, dans l’esprit de son géniteur, constituer une suite au génial « Ziltoid the Omniscient »… sorti sous la bannière de… DEVIN TOWNSEND, tout simplement… (D’accord, ça devient compliqué pour qui n’a pas suivi les différentes appellations, qualifications, et pérégrinations. Mais laissons aux retardataires le plaisir de découvrir la discographie foisonnante de ce multi-instrumentiste génial et probablement bipolaire… voire à personnalités multiples). Nous le disions, « Epicloud » devait originellement être la suite de Ziltoid, mais puisque le cerveau hyperactif de Devin Townsend semble par instants envoyer des ordres moteurs contradictoires… « Epicloud » est né comme une œuvre totalement différente de son illustre prédécesseur… plus « catchy », plus accessible également (il la qualifie lui-même de « commerciale »)… plus simple ? Quoiqu’il en soit, on y reconnaît la patte Townsend… la patte « Devin metal » (sic). Petit « opéra », en raison de sa dimension théâtrale, de son fonctionnement interne… bien que simple d’apparence, simple d’accès en raison de riffs moins polyrythmiques que dans « Deconstruction »… « Epicloud » reconduira les dichotomies habituelles. « En roue libre » pour les uns, inspiré pour les autres… il est définitivement le fruit d’un esprit qui n’a plus rien à prouver et qui fait ce que lui dicte sa conscience. Simple d’apparence, disions-nous, mais pas pour autant simpliste, avec un aspect foisonnant que l’on retrouve avec plaisir… même si le chaos, la bête qui sommeillait… semble s’être passablement assagie, pour l’instant. Dans le détail, c’est un album auto-suffisant, qui s’amuse de ses propres expérimentations… jouant tout aussi bien sur la dimension orchestrale, sur l’ampleur de chœurs (dès les premières notes d’ « Effervescent ! »), que sur les artifices metal… le plus souvent mid-tempo… que le père Devin maîtrise à merveille. Moins d’invités sur cet « Epicloud », moins d’excentricités… mais une œuvre plus linéaire, construite autour de leitmotive et d’échos de structure (le thème d’ « Effervescent ! » reparaît dès « True North » et le titre conclusif « Angel »). « Epicloud » est un récital de ce que Devin sait faire de mieux dans ce registre… jonglant habilement entre des compositions catchy dans lesquelles son timbre clair ou rauque et sa diction théâtrale brillent de mille feu (notamment dans « lucky Animals », parfaitement intégré à l’ensemble), des éléments heavy ou hard rock mélodique (« Libération » et son rythme élancé… sa dimension rétro-futuriste (sic), ses chœurs impromptus mais pourtant bien sentis, « Hold on » et son refrain simple mais efficace), voire « pop »/ballades (« Where we belong », et son lent développement, ses ritournelles, son chant envoutant ; « Divine » et son thème acoustique rassérénant…) dans un premier temps déconcertants, mais au final tout à fait dans l’esprit de l’album… Cet esprit rêveur, « au-delà des nuages », presque nostalgique… quelque peu volatil, en somme. Rien n’est véritablement barré… kaléidoscopique… ou compliqué… tout est dans l’harmonie, binaire… agréable à l’oreille. Peut-être trop, diront ceux qui s’attendent à quelque chose de plus véloce… de plus déstructuré… et proche de SYL. Mais à l’instar de « Ghost »… Epicloud ne les comblera pas, car même les passages les plus enlevés sont immédiatement tempérés, atténués (en témoigne « Kingdom » et son tremolo picking saccadé, plus majestueux que déconstruit… ou encore « More ! » et sa dynamique intrinsèque accrocheuse, mais manquant quelque peu de « folie »). Tout y est simple, en effet… dans le ton… Les leads de guitare, tout comme la batterie, portent le plus souvent… accompagnent les mélodies de synthé interprétées par Dave Young… Tout semble viser, au final… une beauté sinon pure, du moins épurée et immédiate. Beauté épurée et émondée que le duo Anneke/Devin semble pérenniser une nouvelle fois en nous réservant une agréable prestation… la belle Hollandaise apparaissant soit dans les chœurs, soit en duo avec le maître canadien (dans « Save our now »), soit en tant que voix à part entière (« Grace », répondant immédiatement à « Divine »). Esprit libre et taquin… Devin Townsend est définitivement un artiste à part… une machine à riffs et à tubes… ainsi qu’une source de division. Moins aventureux que ses prédécesseurs, ce nouveau disque de « Devin Metal » captivera les thuriféraires du maître canadien et exaspèrera les réfractaires de longue date… Mais la dimension lumineuse, presque suave, d’ « Epicloud »… en raison de ses sonorités, ainsi que son côté théâtral, (« soap opera » ?) et accessible… tranchent résolument avec « Deconstruction » et « Ziltoïd », sans pour autant en faire une œuvre indigne d’intérêt… bien au contraire. Alors, certes, en définitive il ne s’agit pas d’une œuvre clef, d’un chef d’œuvre monumental… mais les qualités sont là, simples, indéniables, presque inéluctables. Epic…loud (spirituel !)… À vous de les saisir. |
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