CRYPTOPSY
Cryptopsy [ 2012 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 34.53
Style : Brutal/technical death metal
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://cryptopsy.ca/ http://www.myspace.com/cryptopsy
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 31 août 2012 , réalisée par Nebelgesang
   
Visiblement, la petite pause auto-imposée suite au monumental échec « The unspoken kings » a remis les idées en place des légendaires Québécois de CRYPTOPSY. Cure de jouvence, cure d’inspiration, autocritique : ainsi, adieu le deathcore indigeste et grossièrement démonstratif, adieu les voix claires insipides, les riffs brouillons et caricaturaux… Et retour aux choses sérieuses… Retour à ce qu’ils savent faire de mieux. Et l’on peut très sérieusement se demander si ce retour en grâce ne coïncide pas avec le retour à la guitare de Jon Levasseur. Nous n’aurons sans doute jamais la réponse et cela fait partie des aléas de la carrière d’un groupe. Mais revenons-en à ce « Cryptopsy ».

Car nous n’osions plus l’espérer, mais ils l’ont pourtant fait : avec cet album éponyme, cet album de la renaissance, septième du nom en une vingtaine d’années de carrière, nous voici de nouveau en terres balisées, dominées, et maitrisées par le quintette. Celles du brutal death metal technique furibard et lourd, avec son art du riff polyrythmique et des soli sauvages et inspirés, tels qu’on en trouvait à foison dans « Whisper supremacy » et « And then you’ll beg », ses tensions heavy particulièrement efficaces, « mind blowing » diraient les Anglo-Saxons, l’inénarrable batterie harcelée, épuisée, par un Flo Mounier au sommet de sa forme, alignant les blasts, gravity-blast, tapis de double à foison, avec une fluidité surnaturelle. Enfin, les growls caverneux sont de nouveau audibles, comme au bon vieux temps, avec un Matt McGachy de gala, revenu à un style vocal beaucoup plus traditionnel, mais aussi beaucoup plus en accord avec la musique de CRYPTOPSY. Et s’il n’est pas Lord Worm, McGachy s’évertue à ne plus gâcher la musique de ses petits camarades (d’accord, elle était facile).

Les Québecois sont donc de retour aux affaires, toujours aussi certains de leur force et de leur musique qui n’est certes pas la plus fine pour les oreilles délicates et sensibles. Elle demandera même un certain temps d’adaptation en raison des multiples transitions, changements rythmiques, breaks soudains, temporisations jazzy, retour éclair aux phases blastées et death metal. Cette structuration labyrinthique, complexe, est d’ailleurs prégnante, par exemple dans le monumental « Damned draft dodgers ». Chaque instrument est par ailleurs mis en valeur puisqu’outre la batterie hallucinante de Flo Mounier, la session rythmique trouve aussi une place considérable dans le mix. La basse d’Olivier Pinard est subtilement utilisée, et figure parfois dans quelques passages solistes, en slap dans l’introduction de « Shag Harbour’s Visitors », ou arborant des atours plus incisifs dans « Ominous » ou « Amputated Enigma ».

Quoiqu’il en soit, nul besoin d’ergoter davantage, ce « Cryptopsy » relève clairement le niveau et vient se placer fièrement au côté de ses grands frères devenus des classiques depuis leur sortie. Son ambiance poisseuse, organique, et sa dimension sophistiquée, sans évoluer d’un chouïa pour notre plus grand plaisir, sauront récupérer les fans déçus.
Enfin, mention spéciale à Levasseur et Donaldson, les deux guitaristes du quintette, lesquels réalisent ici un travail d’orfèvre, avec leur aptitude à produire un maelström sonore, mobilisant comme nous l’évoquions précédemment tout un arsenal technique, allant des harmoniques pincées, jusqu’aux soli harmonisés, en passant par de nombreuses parties « groovy » au possible (en particulier dans « The golden square mile »), et autres éléments jazzy qui sont, est-il nécessaire de le préciser, loin d’être désagréables, bien au contraire. Tout cet attirail n’est pour autant pas seulement présent pour la démonstration vide, non, il y a définitivement quelque chose de plus dans les mélodies et les rythmiques heavy de «Two-pound torch » ou de « Cleansing the hosts », la marque des grands.

Revenir avec un album éponyme, auto-produit, lorsqu’on a quasiment vingt ans dans les pattes, et que l’on vient de signer un échec cuisant, n’est pas un geste anodin. Par celui-ci, CRYPTOPSY signe son retour, fait table rase du passé proche, et enterre « The Unspoken king » comme un mauvais souvenir, une expérimentation manquée. « Cryptopsy », c’est un second souffle, la libération des voies obstruées par le remaniement bronchique. C’est l’affirmation finale,car il ne faut pas oublier un fait : les légendes ne meurent jamais.







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