CHRONIQUES ALBUMS

Il y a parfois des trucs assez improbables. Par exemple, voir un groupe italien totalement inconnu sortir plus ou moins un premier album de rock-metal gothique « Addicted To Descadence » entièrement enregistré en Suède et pas chez un manchot (Arnold Lindberg qui a bossé pour In Flames). Je dis plus ou moins parce que le groupe avait déjà sorti un album en 2005 « Psycho » dont il est quasiment impossible de trouver une trace sur la toile et qui apparemment était dans un registre assez différent puisqu’il s’agissait ni plus ni moins que de glam metal. En même temps en voyant le nom des membres du groupe : Andy Star, Ashly X, Redox et Lexxy J, on aurait pu s’en douter…

En fait, il est assez complexe de classifier ce que fait Naughty Whisper. Disons tout d’abord que c’est quelque chose de très bien réalisé et conçu. Une espèce de rock-metal teinté d’electro et d’éléments gothiques sans jamais avoir le désespoir ou le malaise qui est dans les attributs du genre, pas du tout dans le style « Death SS » ou « Theatres des Vampires »...
Des claviers viennent parfois amener des atmosphères glaciales ou festives étranges, mais ce sont avant tout les guitares qui font l’atmosphère avec des mélodies qui empruntent des chemins tortueux, parfois simplistes mais efficaces et envoûtantes. L’atout majeur réside dans la voix d’Andy Star assez particulière même si on pourrait la rapprocher de celle d’Ozzy Osbourne avec ce côté nasillard et chatoyant mais qui naviguerait parfois vers Marylin Manson ou encore Iggy Pop.
Toutefois, le groupe a gardé du glam l’habileté à composer des refrains mémorisables et à faire des trucs catchy qui marchent bien pour faire bouger les têtes. « Into My Blood » ou « (I just) Died in Your Arms » sont des exemples parfaits de ce style et même si on pourrait se dire que c’est guimauve ou cliché ou encore pop et bien ça marche.
Il est vrai néanmoins qu'il y a pas mal de maladresses présentes (une introduction archi-cliché) et de petits passages pas tout à fait bien rodés, mais le groupe arrive, par son énergie et son ambiance, à les faire oublier. L’intervention sur deux titres du hurleur de Dead By April, notamment sur l’excellent « Eternal Demon », sera d’ailleurs salutaire.

Difficile à cerner donc ce premier opus. Difficile également de lui définir un public. Intéressant, complexe, entre le rock et le metal, puissant et bien fait, également naïf et encore jeune parfois, un projet qu’il faut essayer d’écouter une fois avant de voir si on est attiré ou pas. Pour ma part, je dirais que l’on est sur quelque chose à voir mûrir et qui malgré qu’il ait quelque chose de bien à lui ne parvient pas encore à être suffisamment fort pour émerger avec certitude de la masse.