ALTAR OF OBLIVION Grand gesture of defiance [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 35.34 Style : Epic doom metal |
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Chronique : 28 août 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Lorsque l’on voit un groupe à connotations heavy metal issu du Danemark, curiosité et interrogations fusent instantanément… En effet, les terres nordiques y ont vu naître MERCYFUL FATE, leur fils prodigue, leur enfant terrible… Ce qui constitue, vous le concéderez, un lourd antécédent, et un héritage considérable, pour une « petite » scène. Allons-nous donc parler, pour ce « Grand gesture of defiance », second album d’ALTAR OF OBLIVION, d’héritage ? D’influence ? Eh bien… Rien de tout cela ! Oui, mesdames, messieurs, rassurez-vous tout de suite, car si le quintette est originaire d’Aalborg, leur musique est bien davantage une mixture d’epic doom metal, résolument rétro, et dans laquelle les ressemblances avec le grand frère susnommé ne sont présentes qu’à l’état de « traces » (par exemple dans « Final perfection »). Mais allons bon ! Assez de prolégomènes inutiles : entrons, avec toute l’attention qu’elle mérite, dans cette suite de « Sinews of Anguish » (2009), et surtout de l’EP « Salvation » (2012), dont elle reprend les codes, les qualités et les défauts. En effet, s’il fallait poser le décor ou le contexte, rapidement, il serait juste d’affirmer que, dans les grandes lignes, ALTAR OF OBLIVION pratique un epic doom metal de facture assez classique dont les influences nombreuses, clairement audibles (en particulier CANDLEMASS ou ATLANTEAN KODEX), rehaussent un aspect épique, des ambiances au couteau éthérées particulièrement prégnantes…. De l’introduction de « Where Darkness is light » jusqu’au terme de « final perfection », l’amateur d’epic doom se trouvera, vous l’aurez compris, en territoire connu. Ainsi ne faut-il pas s’attendre à de grandes transformations, de grands rebondissements dans ce « Grand gesture of deviance », le riffing simple basé sur des rythmiques pesantes, des leads mélodiques et enlevés (et assez souvent efficaces, d’ailleurs, en témoigne l’interlude « The Smoke-filled Room » et son prolongement immédiat, « Sentenced in Absentia »), provoqueront soit les critiques des uns, lassés des avatars et autres ersatz des maîtres et géniteurs, soit l’éloge appuyé des autres, qui apprécieront l’hommage et la bonne tenue d’une musique simple et honnête. Gratifiée d’une production épaisse, saturée et sans doute volontairement rétro, la musique des Danois ne se démarque pas par son originalité, mais par six compositions heavy, à la dynamique majoritairement mid-tempo, agrémentée çà et là de tensions down-tempo. Le quintette ne manque par ailleurs pas une occasion pour ménager de larges espaces émotionnellement inspirés, de leads et de soli mélodiques et lumineux. Cet apport caractéristique des tensions mélodico-atmosphériques est d’ailleurs décelable dès le titre liminaire, « Where darkness is light », « The Graveyard of broken dreams », ou encore dans le climax de cet album, « In the shadow of the Gallows », titre dans lequel le riffing de Martin Meyer Mendelssohn Sparvath et Allan B. Larsen prend enfin une toute autre dimension, alternant entre la gravité majestueuse des arpèges initiaux, des leads guitars, claires, ne jouant ni sur la démonstration, ni sur les complaintes larmoyantes, mais simplement sur des harmonies exhalant, çà et là, et le poids des gallop rhythms… Enfin, last but not least, mentionnons tout de même le trait le plus caractéristique de la musique d’ALTAR OF OBLIVION, l’élément de démarcation principal évoqué à chaque nouvelle sortie, à chaque nouvel effort : les lignes vocales dont les inflexions si particulières, le parti pris sur le phrasé et les tensions, risquent de diviser. Et en dépit d’un effort considérable, Master der Töne ne possède certes ni l’ampleur, ni la tessiture de King Diamond. Sur cet album, comme sur l’EP « Salvation », il s’est même astreint à davantage « lisser » son chant, car, on l’entend rapidement, tout y est moins théâtral que dans « Sinews of Anguish », ce qui n’est pas un mal, soit dit en passant. Dans l’ensemble, la voix se fait plus proche des standards de l’epic-doom, tout en conservant cette particularité de timbre, frottant énormément avec les limites de la justesse, provoquant ainsi quelques spasmes nerveux chez les auditeurs aux oreilles les plus exigeantes. Pour conclure, achevons ce long discours sur une note d’honnêteté : « Grand gesture of deviance » n’est pas l’album de l’année, pas plus que l’album doom de l’année, mais il constitue un bon amuse-gueule, de durée de vie modeste avec des qualités certaines, un côté entrainant, une fois la barrière de la voix dépassée, ce qui sera, admettons le, assez délicat. |
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