PIGS You Ruin Everything [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 42.41 Style : Noise Rock US |
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Infos :Disponible en vinyle, deux couleurs au choix. | ||||
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Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 19 août 2012 , réalisée par Mary.Scary | ||||
Fin 2004, Dave Curran (UNSANE), Jim Paradise (PLAYER’S CLUB, FRESHKILLS, HELLNO) et Andrew Schneider (producteur de CAVE IN, CONVERGE et UNSANE) sont dans un bateau. Aucun ne tombe à l’eau mais tous remontent le fleuve Hudson avec une idée en tête : PIGS. Pourquoi ce nom ? Parce qu’il est simple à retenir mais aussi relativement en adéquation avec la crasse musicale que propose le trio. Welcome to Brooklyn. L’aventure PIGS commence avec l’artwork : deux clowns l’air hagard (saoul surtout) sur une plage. Déguisements crades, maquillage dégoulinant, gobelet vide à la main… Cette pochette laisse perplexe. Jusqu’à l’écoute du titre d’ouverture « Give It » et là, c’est la révélation. PIGS décrit sa musique comme « une dispute matinale et insignifiante dans un parking portant sur des mathématiques impossibles et stupides qui sont de diviser 41 dollars par trois. » Moi je perçois leur musique comme un lever en douceur synonyme de bonne journée soudainement gâchée par un petit orteil qui se cogne violemment sur un coin de table suivi d’un clou enfoncé dans la plante du pied. A chacun sa façon de voir les choses mais les faits sont là : la musique de PIGS est à la fois stimulante et amère. Vous l’aurez compris, PIGS n’y va pas par quatre chemins et lance directement l’auditeur dans la fosse aux punaises. « Give It », avec son introduction rythmique à la NINE INCH NAILS, annonce rapidement la couleur de « You Ruin Everything » et c’est gentil à eux de prévenir car si vous n’accrochez pas dès ce premier titre, vous n’accrocherez jamais. Je trouve à l’ambiance quelque chose des QUEENS OF THE STONE AGE, mais aussi de MESHUGGAH (version rock mais y a de ça quand même) et d’un QUEEN ADREENA au masculin. Curieux mélange mais cela dit efficace. PIGS sait rendre le rock quasi californien complètement désabusé (« Whitewash », « Contrition Dilemma »), alliant la majeure partie du temps les rythmes qui aiguillonnent à la rage aigrie du chant de Dave Curran (« Mashantucket »). Il flirte également avec le sludge rock comme pour « Massive Operator Error » où la lenteur est enivrante et où Curran réunit à la perfection mélodie mélancolique et exaspération. Le thème est toujours le même, la musique de PIGS est déjà bien ancrée mais il est pourtant impossible de se lasser, un peu comme si vous assistiez aux déboires de quelqu’un dans la rue ; votre morale vous dit de passer votre chemin et pourtant vos pieds sont fixés au bitume et vous continuez de regarder sans trop réfléchir. C’est l’essence même de la musique de PIGS, une sorte de voyeurisme artistique pendant lequel on prend plaisir à entendre une musique brute et un chant presque venimeux. Vous aimerez si vous êtes fan d’UNSANE (les chiens ne font pas des chats) et/ou si vous considérez la musique comme un exutoire car « You Ruin Everything » n’est pas la bande originale du pays des Bisounours (ou alors des Bisounours qui ont passé la nuit à se saouler et qui déambulent comme ils peuvent le lendemain dans la rue, crachant aux visages des passants leur haine pour le monde entier). Pour ma part, la découverte de ce premier album se fit lors d’une très chaude journée d’été où l’air était irrespirable et c’était parfait. « You Ruin Everything » est aigri, piquant et quelque peu malsain dans le fond mais c’est une pépite. Pleine de boue certes mais le dégoût n’a-t-il pas quelque chose d’attirant parfois ? |
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