A FOREST OF STARS A Shadowplay for Yesterdays [ 2012 ] |
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CD Album - Digipack Durée : 68.32 Style : Black avant-gardiste |
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Chronique : 16 août 2012 , réalisée par Bakounine | ||||
A Forest of Stars, vaste programme. Les anglais fous distillent depuis maintenant trois albums leur black psychédélique victorien totalement barré et malsain au sens psychologique du terme et, s’ils demeurent fondamentalement underground pour le moment, puisque difficiles à cerner et extrêmement éprouvants pour l’auditeur, leur musique a toujours dégagé quelque chose d’immensément particulier, pervers et qui m’a personnellement toujours attiré. « A Shadowplay for Yesterdays » prend donc la suite d’«Opportunistic Thieves of Spring », sorti il y a deux ans. Entre temps, une certain évolution est à noter, le groupe est notamment passé de cinq à sept membres. Exit donc, Mr TS Kettleburner, le guitariste et bassiste des deux opus précédents. Le groupe accueille pour le remplacer pas moins de trois membres : Henry Hyde Bronson et Sir Gtx. Grinshaw à la guitare et Mr. Titus Lungbutter à la basse, le reste du line-up étant inchangé avec toujours la voix de Mister Curse et le violon et la flûte de Katheryne, Queen of The Ghosts, ancienne de My Dying Bride au poste de … claviériste ! Le groupe a également signé chez Prophecy, grand pourvoyeur en matière de black avant-gardiste (Dornenreich, Secrets of The Moon, Dordeduh, Alcest,...) Ma première impression lors du visionnage du clip du morceau « Gather of The Pure », une merveille visuellement, avait été un certain désappointement du fait d’une relative diminution de la folie furieuse des premiers albums sur ce titre. Mais c’est peu dire que l’écoute de l’album m’a plus que totalement rasséréné et même totalement conquis. Il est effectivement sans doute plus aisé de rentrer dans cet album que dans les anciens, du fait d’un format plus conventionnel avec sans doute plus de points d’appui : morceaux légèrement plus courts, quelques pistes d’introduction et de transition pour faire coïncider le tout. En fait, on a l’impression d’avoir affaire en quelque sorte à la bande-son d’une épopée, un peu dans le style BO de film qui raconterait quelque chose entre les pérégrinations d’un aristocrate dans les ruelles les plus mal famées de Whitechapel aux alentours de Minuit et le quotidien d’un asile psychiatrique rempli de jeunes hommes faibles n’étant jamais redescendus après une de leur beuverie d’absinthe… Certains bruitages renvoient également à un univers un peu steampunk avec des roues, des engins étranges et autres bruits industriels. Pour autant, ce n’est pas une œuvre easy-listening loin de là. Je pense que l’album va encore plus loin dans l’avant-gardisme que ses prédécesseurs, en perdant effectivement un peu de son coté black mais en acquérant une plus grande diversité. Les mancuniens explorent des domaines de plus en plus variés avec des passages en voix claire de plus en plus nombreux comme sur « The Underside of Eden », s’approchant parfois au passage un peu plus d’un Unexpect en plus conventionnel dans l’organisation ou encore d’un Pain of Salvation sur la fin du morceau pour le côté maladif. Le parallèle avec Arcturus ou Vulture Industries se fera également de lui-même par ce côté délire prononcé et maintenu très bien structuré. La voix de Mr. Curse, reconnaissable entre mille lorsqu’il pousse ses cris délirants, est parfois substituée par celle mélodique et très belle de Katy notamment dans le monstrueux « A Prophet for A Pound of Flesh » aux accents folkloriques sur un pont mélodique où son timbre rappelle presque Sinead O’Connor. On percevra également des sonorités orientales sur « Left Behind As Static », preuve s’il en est de la non-linéarité du groupe et de leur imagination maladive et débordante. Enfin, si le côté fête foraine joyeux et posé du morceau du clip m’avait décontenancé au début, je l’ai plus ou moins apprivoisé même s’il ne me paraît pas le meilleur de l’album mais juste un bon morceau avec sa vraie dose de folie, pourtant plus mélodique que certains. Par exemple, je préfère le déchainement de furie d’un «The Blight of God’s Acre » sans doute le morceau le plus proche des anciens albums. Au final, voici un véritable bon album que nous propose les Anglais. Leur monde particulier continue à se développer et ceux ayant souffert pour ingurgiter les premiers albums pourront donner sa chance à celui-ci qui est un peu moins touffu et épais que ses prédécesseurs même s’il s’agit plus d’une évolution que d’une vraie révolution. Un des très bons albums sorti depuis le début de l’année en matière de black avant-gardiste. Plus structuré, plus complet, plus équilibré, bref excellent. A l’écoute de ce cd, j’ai envie de porter un complet veston avec un chapeau melon et des moustaches en guidon, ma cane à pommeau à la main, d’arpenter les rues de Londres en chassant Jack The Ripper accompagné par mon fidèle second, un jeune homme brillant violoniste et toxicomane résidant au 221B Baker Street, d’aller manger des anguilles en gelée avec de la bière tiède dans mon club préféré en râlant sur les travaux qui empêchent la circulation des cabs et de trouver ça bon, d’aller grimper aux lierres du palais de ma jeune amante, fille du comte de Mountbatten pour lui chanter le « God Save The Queen » accompagné d’Angus, ma fidèle cornemuse et de ne pas me rendre compte que tout ceci n’a aucun sens… Wahou, que c’est bon d’être fou !!! |
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