CHRONIQUES ALBUMS

WITH ALL THE RAGE se forme en 2010 dans la province de Palerme en Italie. Très vite un premier EP voit le jour, « A Good Day To Die » en 2011. Les influences du groupe tournent autour des groupes de référence que sont PANTERA, SEPULTURA ou encore LAMB OF GOD. Après quelques concerts, le groupe décide de se consacrer pleinement à l’enregistrement de son premier album. En septembre 2011, WITH ALL THE RAGE part pour l’Angleterre, à Birmingham afin de travailler au Hellfire II Studios. L’enregistrement dure quatre jours en compagnie d’Ajeet GILL à la production (MOTORHEAD, EXODUS, KREATOR, NAPALM DEATH…).

Malgré des références aussi prestigieuses en termes de production, cet album n’est pas parfait au sens professionnel. Certes, il faut dire que le temps passé dessus est relativement court et que l’investissement financier est forcément en lien avec le statut du groupe. On sent dans cette production la réelle différence entre professionnels et très bons amateurs. WITH ALL THE RAGE se classe dans la deuxième catégorie mais il peut le faire avec une certaine fierté car son album a de quoi en faire taire plus d’un.

WITH ALL THE RAGE vous présente ses sept nouveaux titres toujours un peu sous l’influence des groupes précédemment cités. On sent cependant une volonté de s’affirmer, d’utiliser ses influences afin de se construire une identité qui lui serait propre. Ce n’est pas évident car on sait combien de tentatives ont été faites dans le monde du rock et un titre tel que « A Good Day To Die » nous rappelle bien entendu des groupes tels que PANTERA ou DOWN. WITH ALL THE RAGE s’en inspire grandement sur ce titre mais c’est un peu le morceau qui fait figure d’exception à la règle car à l’écoute du morceau d’ouverture, « With All The Rage », on sent un groupe motivé, prêt à en découdre, mais surtout qui commence à s’émanciper malgré une touche LAMB OF GOD loin d’être déplaisante. On apprécie tout de même la puissance de ces riffs dévastateurs et les qualités techniques de ces musiciens. Et c’est avec la même ferveur que le combo enchaîne sur « Cemetery Park Revisited ». Là encore, la puissance est de mise à travers des riffs costauds et un groove à toute épreuve. « Plug In Your Ass » est plus bas en tempo mais la lourdeur des guitares vient compenser énergiquement cette perte de vitesse. Par contre « Inside » se pose totalement en contraste avec tout ce que l’on a pu entendre sur cet album jusqu’à présent. Ce titre se veut plus sombre, plus posé. Le chant clair vient pour la première fois nous apporter une tonalité différente. On constate que le panel est plus large que l’on aurait pu le croire. On pense à ISIS, JESU et tous ces groupes officiant dans un registre metal psychédélique. C’est très bien vu et très bien fait. On en aimerait même un peu plus mais il faudra prendre son mal en patience car « Who Killed My Dog » et « Show Me Your Wounds » sont nettement plus agressifs, renouant totalement avec les premiers morceaux de l’album.

Pour un premier album, c’est plutôt une réussite. On attend avec impatience de voir où tout cela mènera ce groupe italien, car avec encore un peu plus de maturité et d’expérience, il y a de bonnes chances de les voir avancer sur la bonne voie.