CHRONIQUES ALBUMS

Pauvres de nous, pauvres pécheurs...
Voilà l'avantage des cds : c'est d'avoir en bonus l'artwork avec tous les textes et images. Parfois, il y a de quoi s'amuser. Ou pleurer, c'est selon. Ici, à vous de juger. Le chevalier croisé américain, confrère du sieur Burzum dans un autre État, rechausse son cheval blanc pour cette fois ne pas bouter les étrangers hors des States, mais de parler à livre ouvert, ou du moins, à Bible ouverte.
Cette fois, on se propulse dans l'univers de l’interprétation qu'il en fait et surtout des questions/réponses qui en découlent. Sur chaque page du livret, vous trouverez des psaumes et autres versets, des citations intercalées entre les titres qui entrevoient le déclin de notre civilisation. Je ne fais que constater donc le contenu, sans porter de jugement, aussi loin de moi que soient ces textes. Mais pour comprendre cet artiste controversé, il faut en premier lieu connaître ses écrits et sa façon de penser. En découlent alors, sa musique, une interprétation musicale de ses pensées : lourde et sombre.

Babylon Mystery Orchestra c'est une musique un peu hors du temps : doom et heavy pourront la résumer. Et bien sûr, ce groupe n'est tenu que par Sir Sidney Allen Johnson, qui s'occupe de tout, et rien que pour cela il faut quand même lui tirer notre chapeau (des confédérés, voir ses portraits sur son site). Bref, passons sur ce côté biblique exacerbé qui peut déranger, et sur cet américanisme que est parfois très éloigné de nous et concentrons-nous sur cette musique doomesque et heavy.
Premier bon point, un design plus moderne et une bonne production. Techniquement, évidement pas de prouesses vocales ou de guitare, le tout reste extrêmement basique et comme je le disais plus haut, l'ensemble musical est un peu l'accompagnement de ses pensées écrites, avec peu de breaks et de variations, un tempo souvent identique et des riffs très souvent semblables, et ce même si par rapports à ses derniers albums, on sent une nette amélioration. Certes, parfois une guitare acoustique vient faire son apparition, et le titre le plus abouti ou du moins qui a retenu mon attention sera le plus long (7 minutes 41) : "A prophet's song". Avec un peu plus d’intérêt, idem pour le très bon "Poinium Cherem" de presque dix minutes, avec des plages "ambiant" et quelques soli aériens bien sentis.
Mais il faut avouer que d'un album à l'autre, musicalement tout est très proche et assez linéaire et ce même pour les meilleurs titres qui se trouvent en fin d'opus. Seul le contenu des textes varie un peu, avec cette fois moins de dispersions dans les citations et une plus grande constance dans les propos, ici bibliques.

Voilà donc un album qui reste égal aux autres, avec peut-être plus de maturité et quelques essais musicaux ici ou là salvateurs mais cela reste relativement marginal. Il faudrait une prise de risques plus importante dans la musicalité, davantage de variations, quitte à faire passer les textes au second plan... Mais je ne pense pas que cela soit son but, ou sa mission.
A ne réserver qu'aux amateurs de textes sulfureux et qui se sentent prêts à affronter un monde en perdition.
Votre cheval blanc vous attend, ou pas !