NECROVATION
Necrovation [ 2012 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 47.00
Style : Death metal
  Infos :
  Contact label : http://www.agoniarecords.com/
  Contact groupe : http://www.necrovation.com/
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 14 août 2012 , réalisée par Nebelgesang
   
Eh bien… Messieurs, Mesdames… Quel est cet air las chez les uns, avide chez les autres… Ces spasmes frénétiques qui parcourent, à la manière de myoclonies neuropathiques, vos visages rabougris ou envieux ? Est-ce cet artwork résolument old-school, les vagues dessinant quelque océan déchainé sur un fond noir et blanc austère ? Est-ce le patronyme NECROVATION que les amateurs de death old school groovy et sacrément furibard vénèrent depuis 2004, et leur démo « Ovations to Putrefaction » ? Est-ce le préjugé de ce qui peut bien se trouver, avant même d’y avoir prêté l’oreille, sur ce deuxième album éponyme et sorti sur Agonia Records ?

« Eh bien quoi ?! Encore du death suédois ? Vous n’en aurez donc jamais assez ? » se disent probablement les néophytes et/ou philistins, grommelant avec insistance qu’un nouveau clone d’ENTOMBED ou de NIHILIST n’apportera jamais rien d’autre qu’un divertissement de courte durée de vie. Que nenni ! Répondra l’esprit sagace qui, interloqué par l’excellent « Breed deadness blood » (2008), a compris avant tout le monde que les pensionnaires de la bien nommée Kristianstad ne se contentent pas de copier leurs aînés… Que derrière cette production opaque, épaisse, mettant en avant les basses et les atmosphères nécrotiques, se cache une richesse d’influences, une inspiration sans faille et une complexité des plus intéressantes.

Qu’on se le dise ! NECROVATION produit certes du « death old-school », selon l’acception commune de ce style. Certes, l’héritage est palpable dès les premières minutes de « Necrovorous Insurrection », avec une formule qui fait ses preuves depuis le début des années 90 ; un growl caverneux venu d’outre-tombe, un riffing et des patterns de batterie "groovy" (avec un Bünger en très grande forme), oscillant entre un mid-tempo pachydermique et des accélérations soudaines, et des soli exaltés ; le tout exhalant, avec un accordage bas… bas… infiniment bas… une ambiance mortuaire, avec son lot de nécrose et de fistule purulente, à l’instar d’un « Dark Lead Dead » que les Américains d’INCANTATION ou les Grecs de DEAD CONGREGATION n’auraient sans doute pas renié.

Mais détrompez-vous immédiatement si vous pensez que cet album se limite à de telles évidences. Non contents de faire de l’old-school jusqu’au bout du tissu conjonctif, foutrement bien joué et produit, nos Suédois s’arrangent également pour introduire de multiples éléments heavy, doom, notamment dans les premiers instants de « Commander of Remains », mais surtout dans l’impressionnant « Resurrectionist » ou l’ultime « Ill Mouth Madness (The many) », brisant les horizons d’attente les uns après les autres, créant une dynamique permanente, jouant sur les dissonances (cf. « The Transition ») et les variations de rythme. Que dire par exemple de l’ambiance poisseuse, suffocante, quasi claustrophobe, d’un « Sepulchreal » qui, de son arpège initial à son développement basé sur lesdites dissonances, prend un malin plaisir à faire dodeliner de la tête les amateurs d’atmosphères sordides, lesquelles, assez souvent, semblent plus que forcées dans la plupart des groupes « extrêmes » actuels.

Vous l’aurez compris, NECROVATION ne révolutionne certes rien, mais ce n’est pas le but. Alors rangez dès à présent votre esprit bougon et vos « oui mais ce n’est pas nouveau ! ». Nul ne vous contredira. Cependant ces Suédois ont le mérite d’apporter un léger vent de fraîcheur sur un brasier ardent, le temps d’un album, et d’ainsi hypostasier leur approche finalement assez personnelle de ce que devrait être le death metal d’aujourd’hui. NECROVATION, c’est une mixture dense, figurant dans le peloton de tête d’une scène qui tend à être envahie par une multitude de clones et de groupes de seconde zone.

C’est un travail d’orfèvrerie vicié, rongé jusqu’à la dernière cellule. Alors n’hésitez pas, foncez même, car il y a encore de belles tendances psychotiques et hétéro-agressives chez les Scandinaves.







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