CHRONIQUES ALBUMS

Les amateurs du Death Metal à la suédoise des années 80-90 ont probablement en mémoire les fameux LEUKEMIA : un groupe culte qui, dans cette période « bénite », voyait naître une scène maintenant devenue culte et incontournable. Il pouvait rivaliser avec les pontes du moment. Le combo sort à l’époque deux premiers albums qui, en dépit d’un réel talent, n’obtiendra pas une reconnaissance méritée et ne quittera pas la sphère underground. Les membres se dispersent en moult projets et leur troisième album « Love », ici présenté, ne trouvera aucun label. Les bandes resteront au fond d’un placard. Il aura fallu attendre treize années pour que Lord K (The Project Hate, Torture Division…), en instigateur du projet, ne propose à celui qui avait enregistré l’album de remastériser celui-ci. Le prétendant à la besogne n’est autre que Dan Swanö. Inutile de vous présenter le personnage, tant celui-ci est un acteur essentiel et se positionne comme l’instigateur principal de la scène « Death Metal made in Sweden ».
Alors, qu’en est-il de ce jeune leucémique caché depuis plus d’une décade ? Méritait-il de nous montrer sa face après un aussi long séjour parmi les morts ?
Tout d’abord, il est indéniable que pour apprécier à sa juste valeur ce vilain bébé il faut se replonger dans le contexte, à l’origine même de ce son et ce grain de guitares si particuliers qu’adoptaient les musiciens death scandinaves de ce temps. Que celui qui n’aura pas été traumatisé par ce son typique, celui-là même qu’ENTOMBED, DISMEMBER, EDGE OF SANITY distillaient avec vice, renonce maintenant ! « Love » est dans l’archétype même du death mélodique de l’époque. Les compositions sont plutôt originales et LEUKEMIA n’hésite pas à inclure de-ci de-là quelques passages « indus-expérimentaux » du meilleur goût, un peu à la manière de MORGOTH sur leur très surprenant « Feel Sorry For The Fanatic » (particulièrement sur le titre « Sad »). Le reste de l’album se situe dans le sillon creusé par ENTOMBED période « Clandestine » et EDGE OF SANITY.
Même si certaines compos semblent avoir un peu vieillies, le son est à la hauteur et l’album a sa place dans la discothèque de tout « deatheux » qui se respecte.