HUATA Atavist of Mann [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 60.02 Style : Occult doom stoner |
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Infos :Disponible en CD album, en double vinyle avec titre bonus et k7 (tirage limité à 50 copies) | ||||
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Chronique : 27 juillet 2012 , réalisée par Mary.Scary | ||||
J’ai vu dernièrement que l’occultisme touchait n’importe qui et surtout n’importe quel style ! Après le black metal et le glam rock, le diable s’invite aujourd’hui avec des sonorités stoner. En effet, du côté de Rennes, vous trouverez HUATA qui raconte des histoires de sociétés secrètes, de forces extra-terrestres et autres mystères de l’univers sur un fond de doom occulte psychédélique. Après un premier EP remarqué en 2010, les quatre disciples du Malin reviennent avec un album intitulé « Atavist of Mann » sorti en mai dernier, de quoi être fin prêt pour quelques messes noires cet été. Dès « Lords of the Flame », une ambiance pesante s’impose de par ses riffs lents et lourds, rythmés par une batterie régulière comme une horloge. Puis une voix lointaine se fait entendre ; n’essayez pas de régler vos paramètres audio, c’est normal et cet effet aide en grande partie l’auditeur à prendre part à la cérémonie de HUATA. On se rend compte à partir de ce premier titre que la musique des Rennais est conçue pour les lives, puisqu’elle procure l’envie de se retrouver dans une pièce caverneuse, chaude, humide et enfumée afin de pouvoir se délecter de cette atmosphère particulière mais pourtant envoûtante. Notons aussi la présence d’un clavier parmi les instruments, non pas façon black metal atmosphérique mais plutôt « in loving memory of the 70s rock music ». Cela donne aussi un côté vieux film d’horreur de série Z, le genre où on peut voir une belle blonde aux longs cheveux qui se retrouve nue sur un autel pour y être sacrifiée par des hommes franchement pas sociables et habillés de coules à capuchons. Ah attendez voir… la pochette d’« Atavist of Mann » est pile dans le ton ! Avec « Operation Mistletoe », on comprend rapidement qu’un concert de HUATA peut être difficilement supportable pour certains puisque les musiciens insistent pour jouer à plus de 150 décibels. Néanmoins, ce titre est tout aussi bon que le premier, relativement plus « dansant » (entendez par là un peu plus pêchu). Vous y entendrez certes de nombreux passages instrumentaux (l’album ne contient qu’un seul titre passant en-dessous de la barre des sept minutes, il faut donc avoir de quoi meubler) ; mais si vous avez réussi à vous plonger dans l’univers de HUATA dès les premières secondes, votre plaisir ne sera pas saboté. « Thee Imperial Wizard » - un morceau qui dépasse tout de même le quart d’heure - introduit par le combo batterie / basse fait perdurer, voire accentue, la phase d’envoûtement (merci à la voix de Ronan qui semble tourbillonner de plus en plus). Tout comme dans « Lords of the Flame », vous pourrez y entendre quelques samples de films, passages qui facilitent la visualisation de l’imagerie de HUATA, un peu comme le fait ROB ZOMBIE. Ce morceau rend accro à la musique du groupe puisqu’il excelle dans l’ensorcellement, le chant vous offrant des moments de flottements jusqu’à ce que la batterie agisse tel un marteau, donnant à fréquence régulière des coups pachydermiques et pesants dans vos tympans. Ajoutez à cela la distorsion de la guitare alliée à un son fixe d’orgue, le tout parsemé d’une incantation dont le dialecte ressemble au Fourchelang et vous êtes fin prêt à perdre votre âme. « Testi Sum Capri » enfonce bien lentement le clou dans la chair : rythme assez ralenti, mélodies d’orgue répétitives, guitare dépressive, absence de chant… Cet interlude est le paroxysme de l’occult doom stoner de HUATA : vous pouvez encore tomber plus bas. « Templars of the Black Sun » garde la trame générale et notre tête reprend presque malgré nous le mouvement de va et vient lent mais régulier. Cette fois le chant se veut plus présent, plus impliqué aussi ; c’est d’ailleurs grâce à lui que j’érige ce morceau au rang du meilleur titre de l’album. D’ailleurs, « Templars of the Black Sun » est un peu un mix de tous les titres d’ « Atavist of Mann », sa meilleure illustration donc. En guise de conclusion, « Fall of the 4th » a tendance à être un peu plus groovy (et même un tantinet gai par moment) mais reste étroitement proche du titre précédent. Elle ne déroge pas à la règle du passage ambiant en milieu de morceau, ce qui est presque un regret car la dernière piste est souvent l’occasion de sortir un peu des sentiers boueux. En guise de dernières secondes, un larsen, et vous êtes finalement libéré de l’emprise de HUATA. Difficile de retourner à la réalité une fois le disque arrêté, car HUATA nous plonge réellement dans une autre époque, une autre dimension (ou alors ils ont au moins ouvert un portail vers l’Enfer). Au programme, des sons saturés, une ambiance lourde… On s’enfonce, presque assommés, on est comme hypnotisés. Et cette voix qui vient de loin, paraissant presque imaginée de toutes pièces par nos oreilles, nous pousserait volontiers au vice. Ceux qui ne sont pas accoutumés au stoner occulte (voire stoner tout court) pourraient s’arrêter sur le côté répétitif imposé par les rythmes typiques du genre mais il faut plutôt voir cet album comme une histoire en plusieurs épisodes et non comme une addition de titres qui se ressemblent. HUATA ne réinvente pas le genre et suit les « règles » mais il ne les suit que trop bien, n’hésitant pas à pousser agréablement le côté vintage et poussiéreux à fond, que ce soit au niveau de la production, de l’artwork et même des éditions (« Atavist of Mann » est disponible en CD mais aussi en vinyle et même k7 !) Avis aux fans d’ELECTRIC WIZARD et cie ou à ceux qui désirent se familiariser un peu avec le doom stoner, vous ne regretterez pas d’entrer dans le temple de HUATA. Par contre, je ne vous promets pas d’en sortir indemne. |
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