BESATT Tempus apocalypsis [ 2012 ] |
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CD Album - Digipack Durée : 37.47 Style : Black metal |
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Chronique : 19 juillet 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
BESATT… Un nom bien connu pour les amateurs de la scène d’Europe centrale, pour les amateurs des formations pionnières qui, au début des années 1990, martelèrent leur message hérétique sous le signe de ce qui fut qualifié par les historiens auto-proclamés du black metal : « la seconde vague ». Ainsi, à l’instar de VELES ou encore GRAVELAND, Beldaroh et Weronis contribuèrent-ils à mettre en musique et à ancrer « l’esprit Malin » dans le pays d’origine du Pape de l’époque (Karol Józef Wojtyła… ou Jean Paul II, pour les ignares). D’un point de vue musical, sans jamais véritablement se démarquer de ses illustres prédécesseurs et inspirateurs, BESATT fut bien longtemps, et continue sans doute à être, un grand hommage adressé à la scène scandinave, oscillant entre le riffing norvégien (les emprunts à DARKTHRONE sont multiples), les mélodies suédoises (en particulier via divers hommages à BATHORY) ou encore l’agressivité et le dynamisme de la scène finlandaise (quelques échos çà et là d’IMPALED NAZARENE). Cependant, en dépit d’un manque d’originalité certain, le trio polonais s’est progressivement fait un nom, une notoriété, une présence, via une discographie branchée sur courant alternatif, ou sur une courbe sinusoïdale, alternant le passable, le dispensable et le remarquable, notamment « Sacrifice for Satan » (2004), « Black Mass » (2006) et « Triumph of Antichrist » (2007). Qu’en est-il donc de « Tempus Apocalypsis », leur huitième album ? Où devrait-il être situé sur la courbe sinusoïdale susmentionnée ? Depuis le tournant opéré par « Demonicon » (2010), BESATT a quelque peu délaissé sa production crasseuse, sa patte mid 90’s et une grande partie de son expressivité, pour gagner en efficacité, en vitesse et en agressivité. Il en est de même ici, et ce parti pris rencontrera autant d’adeptes que de sceptiques. En effet, s’il est indéniable que le tempo et le riffing (quasi systématiquement bloqués sur le mode blast et tremolo picking, sur lesquels viennent se greffer des soli furibards) et les vociférations nasillardes de Beldaroh constituent un agréable exutoire (cf. la magistrale ouverture de « Seals of hate » ou le martèlement continu de « Queen Babylon»), l’ensemble demeure beaucoup trop linéaire, prévisible et, en définitive, rien ne ressort véritablement. Et ce ne sont pas les quelques tentatives d’incursions atmosphériques à coups d’arpèges déjà mille fois entendus (l’introduction de « Trumpets of desecration » en particulier), ou les esquisses mélodiques (« War gathering » ou « The final battle ») qui y changeront quoi que ce soit : il est frustrant de constater qu’en dépit d’une exécution impeccable, de premières écoutes convaincantes, tout y est trop calibré, trop ronronnant, presque routinier. Les mesures s’enchainent, défilent, mais elles manquent de consistance ; il y manque une véritable captatio benevolentiae. Où sont passées les naïvetés et les excentricités de jeunesse ? Où sont passées les variations multiples, les influences puisées çà et là et compactées ? En conclusion, soyons honnêtes, Ce qu’il y a de tout à fait satisfaisant et rassurant chez nos trois Polonais, c’est que, en un sens, ils n’y vont pas par quatre chemins, ne compliquent pas leurs compositions de structures alambiquées et/ou inutilement « réfléchies ». Non, c’est direct, efficace, agressif, avec un certain sens de la mélodie. Admettons. Ce n’est pas mauvais et s’écoute assez facilement. Admettons une fois encore. Malheureusement, car il faut qu’il y ait un « mais » dans tout ceci, depuis le tournant opéré par « Demonicon », BESATT a gagné en vitesse et en accessibilité ce qu’il a perdu en émotion, en crasse, et en véritable hargne. Ici, on ne sent plus les viscères de la bête immonde, la transpiration du grand cornu. Ça tape fort, ça fait dodeliner de la tête, mais ça ne mobilise jamais le complexe amygdalien, ça ne provoque jamais de vasoconstriction et de palpitations. Que votre système cardio-vasculaire soit donc rassuré... Le black metal de BESATT a emprunté la voie, mutatis mutandis, de leurs illustres compatriotes d’INFERNAL WAR et en a accentué le malencontreux polissage, de la production beaucoup trop fade jusqu’aux compositions elles-mêmes, qui ne se distinguent en rien de ce qui se fait par dizaines actuellement. Pur et simple coup de gueule rabat-joie ? Probablement, car ce n’est pas un album foncièrement mauvais. Mais la source dans laquelle BESATT puisait auparavant son inspiration semble s’être sensiblement tarie. |
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