NE OBLIVISCARIS Portal of I [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 71.40 Style : Black metal progressif |
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Chronique : 13 juillet 2012 , réalisée par Bakounine | ||||
Le premier Ne Obliviscaris est un album qui ne ressemble à rien d’autre qu’il m’ait été donné d’entendre un jour. Le groupe, originaire de Melbourne, existe depuis 2003 mais n’a rien sorti à part une démo en 2007. Il faut dire que la sortie de cet album a été retardé par un certain nombre de péripéties judiciaires lié au refus de leur pays d’origine d’accorder un visa à leur guitariste d’origine française, l’ex-Withdrawn Benjamin Baret du fait qu’il ne jouait pas, je cite, dans un « groupe de metal renommé comme Metallica, Iron Maiden ou Disturbed ». Bref, après une pétition, le groupe réussit à récupérer son guitariste lead et sortir ce bijou d’un peu moins de soixante-douze minutes mixé par Jens Bogren nommé « Portal of I ». Ne Obliviscaris joue une musique que l’on pourrait qualifier de black très très hyper-archi-ultra progressif. Je veux dire par là que si on peut retrouver une base black metal à l’œuvre du groupe, on en est très loin au final. A coté, on pourrait presque considérer Borknagar comme du black metal classique… Pourtant le début du morceau est assez black avec une introduction de batterie ultra rapide et un riffing nerveux avec une harsh vocal plutôt dans le ton black metal mais suite à un break jazzy étrange, on est très vite convaincu que l’on a affaire à autre chose. En effet, l’ajout de la voix claire et du violon ainsi que les multiples colifichets virtuoses qui enveloppent l’œuvre sont bien loin de l’esthétique du black metal. En fait, on a affaire à un combo de musiciens réellement excellents dans leur genre : Le batteur Nelson Barnes est un monstre techniquement blastant en tout sens mais avec toutefois de multiples variations fines sans que l’on n’ait à aucun moment une sensation répétitive. La basse de Brendan « Cygnus » Brown est également bien présente notamment dans des passages jazzy très bien emmenés, l’introduction de « Of the Leper Butterflies » notamment. Les deux guitaristes ne sont pas des manches non plus… Benjamin Baret (« Cocorico !!! ») est vraiment excellent dans ses soli qu’ils soient techniques comme sur « Of Petrichor Weaves Black Noise » ou plus axés mélodiques (« Of the Leper Butterflies »). Son homologue Matt Klavins n’est pas mal non plus et il y a des passages qui rythmiquement sont jouissifs (sur « As Icicles Fall » notamment). Tim Charles est l’atout, je dirais principal, du groupe puisque son violon lui donne une vraie identité avec ses passages tantôt épiques tantôt romanesques, tantôt plus jazzy et parfois certains passages faisant penser à un Dornenreich en plus poseur et moins torturé. C’est un virtuose, point. En plus, il se permet de chanter avec une voix claire vraiment typée progressif rappelant quelque peu James LaBrie. Le hurleur Xenoyr qui a sans doute la tache la plus ingrate s’en acquitte à merveille avec un timbre typiquement black-death pas hors du commun mais d’un très bon niveau. En fait, je pense que l’on pourrait presque rapprocher Ne Obliviscaris dans le black mélodique de ce qu’est Obscura pour le death metal : un groupe formé d’individualités excellentes ayant assimilés finement toutes les références et les techniques du genre et bien au delà et les sublimant pour un résultat extraordinaire. Certains reprocheront sans aucun doute un certain manque de puissance. En effet, force est d’avouer que bon nombre de passages sont tout sauf violents : mélodiques voire acoustiques parfois. Le mixage ne met d’ailleurs pas en avant la puissance plus que ça mais plutôt les diverses couches sonores de manière à sentir toutes les atmosphères différentes. Pour autant, le groupe arrive à sortir des moments qui prennent aux tripes et de nombreux summums d’intensité se cachent dans chacun de ces sept longs morceaux (un seul fait moins de neuf minutes). Au final, Ne Obliviscaris a sorti une œuvre rare et unique, pour tous les amateurs de musique ouverts. Metal progressif blackisant, extrême metal progressif, quel importance ? Juste un album monumental qui laisse même présager des doutes quant à la capacité du groupe à faire aussi bien. On ne s’ennuie à aucun moment des soixante-douze minutes qu’on ne voit pas passer et à la cinquantième écoute, on découvre encore des choses. Donc, juste Wahou pour ce qui est pour l’instant l’album de l’année pour moi. Un chef d’œuvre ! |
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