CHRONIQUES ALBUMS

Berri Txarrak est un groupe plutôt méconnu au regard de leur parcours. Formé en 1994, pleine période Rock Garage / Punk, Haria est le septième effort studio de ce groupe basque. L’album marque aussi la fin de leur collaboration avec Roadrunner Records qui n’aura finalement duré que le temps d’un album (« Payola », 2009). Ce retour chez une petite écurie (Kaiowas) est-il mauvais signe pour les Rockers Alternatifs basques ?

Le fait de signer chez un label espagnol comme Kaiowas montre bien l’univers musical actuel, où les groupes chantant dans une langue autre que l’Anglais ont beaucoup plus de mal à se faire (re)connaître en dehors de leur frontière linguistique. Chanter en basque est un pari osé, mais le groupe, fier de ses origines, s’y accroche et l’on ne peut que saluer son courage. Et s’il aura du mal à faire passer son message, au niveau musical Berri Txarrak ne se défend pas mal. Haria ne renouvellera ni le genre ni la carrière du groupe cependant. Le combo se contente en effet de nous servir sa recette habituelle faite de guitares grasses et d’un chant Rock plutôt agressif, pas tant criard mais très proche d’un Billy Corgan (Smashing Pumpkins). Les fans ne seront pas déçus et apprécieront la ligne de conduite respectée du groupe. Les autres resteront sur leur faim et ne parviendront sans doute pas à rentrer dans l’univers du groupe malgré de bons morceaux.

A commencer par un « FAQ » rapide et énervé tout comme le morceau éponyme « Haria » ou un final (« Lehortzen ») dans une approche plus planante, en guitare clean et chant plus posé. Une autre facette du groupe apporté en final comme une surprise, mot dont on aurait préféré se servir plus souvent en parlant de cet album. Le reste de l’album sera trop similaire et l’on ressent une certaine lassitude à l’écoute de « Haria ». Une lassitude que ne parviendra pas à faire oublier la technique générale de l’album : assez plate et ne disposant que d’une palette sonore assez limitée, si l’on excepte le final aux guitares noyées d’effets mais plutôt réussis.

En bref, un album loin d’être mauvais mais souffrant de comparaison en sa défaveur et, surtout, de la sortie d’un nouveau Smashing Pumpkins, qui l’empêchera de connaitre une mise en avant importante dans ce style Rock Alternatif. Inutile de vous épancher trop longtemps sur cet album si vous êtes assoiffé de nouveautés, « Haria » restera réservé avant tout aux fans du groupe. Et c’est bien dommage…