CHRONIQUES ALBUMS

Une fois n'est pas coutume, une chronique de black pagan échoue dans les colonnes de votre webzine favori. Peu connu dans nos contrées, FORTID est un combo Norvégien qui nous rapporte avec ce quatrième opus, non pas un vent de fraîcheur dans le style, mais une musique plutôt bien exécutée et assimilée.

Après la trilogie "Voluspa", FORTID eut besoin de changement en remaniant complètement son line-up et en posant les bases de ce qui est ici l'objet de ma chronique : Pagan Prophecies.
En trois albums, FORTID a eu le temps (à défaut d'avoir la renommée méritée) d’asseoir une qualité musicale assez bonne.
Ce quatrième album ne va pas déroger à la règle et va pousser un peu plus loin les expérimentations qu'ils avaient utilisées sur les précédents opus. Pas de grands changements donc, mais une continuité dans leur travail qui, force est de le constater, demeure très intéressant.
Sans crier gare, FORTID démarre de but en blanc avec le morceau éponyme qui nous entraine directement dans le vif du sujet avec un démarrage agressif à souhait et qui lorgnerait presque avec du symphonique. Car oui Fortid c'est cela. Non content de proposer un black pagan de qualité, il l'agrémente avec divers styles plus ou moins inattendus mais qui font mouche à coup sûr. A partir de là, le disque va dérouler un enchaînement de pistes qui brassera tous les styles, lesquels lorgnent plus ou moins vers le pagan/folk. FORTID a passé l’époque où les références qui les animaient étaient mal digérées et vomies assez maladroitement. FORTID s'assume complètement et propose enfin un mélange certes assez déconcertant par moments - notamment dans l'utilisation quelque peu abusive des claviers sur certaines pistes. Mais on ne se permettra pas de râler, car la production est de bonne facture et permet de dissocier chaque instrument assez facilement. Raison de plus pour profiter de la technique de certains musiciens qui recèlent bien des surprises, comme Theobald à la batterie. Si l'homme se trouve être bourrin sur les parties le nécessitant, il possède aussi un sacré groove qu'il met à contribution dans de nombreux plans plus posés ("Suns Turns Black").
Ce Pagan Prophecies se divise donc en deux catégories. La première se veut brute de décoffrage avec ses morceaux de black presque typiques ; et la seconde partie se veut plus calme et posée (mais plus épique!) à l'image du Korpiklaani des débuts, la violence en moins. Ce qui est intelligemment pensé, car l’atmosphère développée par le disque est beaucoup plus intéressante qu'une avalanche de morceaux violents sans grand intérêt. La faute de goût que la plupart des combos du genre font...

Avec Pagan Prophecies, c'est désormais sûr : FORTID a pris du grade et s'améliore dans tous les domaines, autant musicaux que stratégiques. Cette précédente trilogie leur a beaucoup servi car, pour ce qui est de manier les ambiances, Fortid est devenu expert dans la matière. Il ne leur manque plus qu'à trouver le petit éclair de génie qui mettrait définitivement le feu aux poudres et leur ouvrirait par la même occasion les portes du succès. Croyez moi, ça serait plus que mérité car FORTID s’avère être un des groupes sur lequel il faudra compter demain !