CHRONIQUES ALBUMS

RISE AND FALL est un groupe originaire de Belgique, formé en 2002 sur les cendres de KINGPINET et THE DEAL. Le combo officie dans un "hardcore new generation" qui introduit dans la musique une bonne dose de "sludge" et de "crust" mais aussi des sonorités "post-hardcore". Malgré l'étoffement rapide de la scène ces derniers temps, RISE AND FALL reste l'un des fers de lance de ce style et se fait rapidement remarquer par le label américain DEATHWISH INC. Le groupe est aujourd'hui formé de Cédric Goetgebuer à la guitare, de Vincent Maes à la basse, de Bjorn Dossche au chant et de Win Coppers à la batterie, et, après deux albums et un Ep, le quatuor publie "Faith" leur troisième méfait.

D'entrée, nous sommes interpellés par la qualité du son ; le groupe s'est envolé pour les États-Unis et a enregistré "Faith" au God City Studio de Kurt Ballou. Le son et la production collent parfaitement aux ambiances et à la décharge de hargne du quatuor ; le premier morceau "A hammer and nails" en est la parfaite confirmation. Les compositions sont concises et vont droit au but comme "Deceiver", "The gallows await" ou "Hidden hands". Malgré le matraquage en règle que nous impose RISE AND FALL, le combo sait faire preuve de plus de subtilité sur "Burning at both ends", mais aussi de profondeur sur "Things are different now". Certains titres lorgnent vers le "noise hardcore" comme "breathe" et ajoutent encore à l'atmosphère suffocante de l'opus ; un solo rock n'roll se fait entendre sur "Hidden hands" et des choeurs font leur apparition sur "Escapism".

Pour donner plus d'impact à "Faith" qui n'en manque pourtant pas, le groupe s'est offert le luxe de collaborations de renom. En effet, Kurt Ballou est venu jouer de la guitare sur "Faith/hate", Stephen Brodsky (CAVE-IN) sur "Dead weight", Justin De Tore (MIND ERASER) sur "The gallows await" et enfin Kevin Baber (THE HOPE, ALL PIGS MUST DIE) sur "Escapism".

L'artwork est aussi très réussi et assez original. Il propose à l'auditeur de changer la pochette grâce à plusieurs feuillets dont chaque couleur est différente. Ces derniers représentent les quatre éléments que sont l'air, l'eau, le feu et la terre.

Malgré des qualités indéniables, "Faith" ne révolutionne pas le genre. De plus, les sonorités "post-hardcore", voire "noisy" peuvent rebuter les plus néophytes d'entre vous, et rendent l'opus plus difficilement accessible. Aussi, malgré une rage et une hargne incontestables, le chant manque-t-il de variations et de nuances, ce qui confère une certaine lassitude sur la longueur, même si le disque ne dure que 29 minutes.

Au final, "Faith" est bien plus que sympathique, la production est en béton armé et le son écrase tout sur son passage. Mais malgré une tentative de renouvellement, RISE AND FALL manque d'audace et de réelle prise de risques, et les sonorités "noisy" pourront en rebuter plus d'un. Cependant, il faut reconnaître que RISE AND FALL essaie de sortir du carcan traditionnel du "hardcore" pur et dur et rien que pour cela, "Faith" mérite qu'on y jette une oreille plus qu'attentive.

A confirmer.