CHRONIQUES ALBUMS

"Mnemesis". Sixième album du combo franco-danois. Oui, déjà sixième ; peut-être celui de trop. A leurs débuts, MNEMIC était un groupe sur lequel on pouvait compter. Bien que le "modern metal" en était à ses balbutiements, MNEMIC sortait du lot avec ses bonnes idées qui donnaient naissance à de sacrés morceaux qui côtoyaient autant l'"indus" que le "djent". L'idée était bonne, mais les années à venir le seront moins. Les nombreux changements de line-up n'aideront pas à la continuité d'une bonne écriture des morceaux. En 2006, avec l'arrivée de Guillaume Bideau, MNEMIC sort la tête de l'eau et propose un "Passenger" qui fait office d'amuse gueule comparé à la bonne surprise "Sons of the System". Mais qu'en est t-il alors de ce "Mnemesis" (au nom plus que foireux, je vous l'accorde) ?
Énième disque démontrant le mal qu'à la scène "modern metal" à se renouveler, ou bien renaissance complète pour un groupe qui repart quasiment de zéro depuis la refonte totale du line-up en 2011 ?

Rien que le nom n’annonçait rien de bon. A vouloir faire trop "evil" MNEMIC devient trop gentil et simplet. MNEMIC a tout simplement un pion de retard. Du morceaux d'intro "Trascend" (qui ne transcende pas vraiment) qui aligne les rythmes lourds et rapides sur une voix qui monte en puissance ; tout cela n'est pas nouveau et rappelle par conséquent quelques passages de "Sons Of System". Le reste de l'album sera du même calibre ; a savoir, le copier-coller. C'est plus le manque d'inspiration qui plombe la note de cet album et non pas l'exécution. Certains plans sont plutôt bien composés (et efficaces) à l'instar des guitares nerveuses de "Junkies On The Storm" ou bien du groovy "I've Been You". Mais, c'est autre chose que nous sommes en droit d'attendre après toutes ces années d'activité. On oubliera aussi (et surtout!)le chant, qui gâche beaucoup trop de choses. Couplé a la production plus très efficace de Tue Madsen qui commence a voir ses limites dans de nombreux groupes ; cette dernière étouffe complètement le rendu final des morceaux.

Pas la peine de passer par quatre chemins pour au final retomber sur le même constat : MNEMIC en est au point mort. On aurait pu espérer du neuf avec ce nouveau line up, mais il n'en sera rien. MNEMIC est dans une impasse. La fameuse impasse qui touche beaucoup de groupes issus de ce genre (modern metal et metalcore). A force de vouloir produire un metal de qualité qui engendre tout ce qu'il y a de mieux dans les divers styles, le combo en perd ses repères. Même Guillaume Bideau qui par le passé a prouvé combien il était un excellent chanteur, a perdu de son envie ou en fait des tonnes par moment ("There's No Tommorow") alors qu'on lui demande juste d’être efficace.
L'arrivée des divers musiciens au sein du combo n'arrangera pas l'affaire puisque même s'ils sont bons techniquement parlant, il sont encore frêles et pas assez intégrés pour assimiler tous les spécificités que comporte la musique de MNEMIC. N'allez pas croire que MNEMIC a changé radicalement son orientation musicale, car c'est bien du modern metal qui est présent sur le disque sauf que celui-ci est joué avec un frein. Ça en sonnerait presque cliché par moment. "Mnemesis" est une pale de copie (une autoparodie ?) de leur propre musique.
Peut-être faut-il espérer que la machine se remette en marche sur le prochain album et par conséquent, classer celui-ci comme les prémices d'une renaissance ?