LUCA TURILLI'S RHAPSODY Ascending to infinity [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 57.38 Style : Symphonic power metal |
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Chronique : 04 juillet 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Les péripéties des Italiens « rhapsody-associated », et en particulier de Luca Turilli, relèvent depuis 2006 du feuilleton mélo-dramatique où les rebondissements se succèdent et où les circonvolutions nominatives finissent presque par donner le tournis. Mais recontextualisons donc les dernières évolutions et complications pour les retardataires : Après la polémique de fans causée en 2006 par le changement de nom, RHAPSODY devenant RHAPSODY OF FIRE… l’année 2011 fut également marquée par sa petite révolution, plus feutrée, cette fois-ci : après seize ans de collaboration, le maître à penser Luca Turilli et ses acolytes Fabio Lione et Alex Staropoli décidèrent de se séparer d’un commun accord. Fin de Saga, nouvelle ère pour les Italiens. Cependant, il aurait sans doute été trop simple que la situation en reste là : car si les deux derniers décidèrent de poursuivre l’aventure de RHAPSODY OF FIRE, le premier choisit d’enfanter une nouvelle entité génétiquement reliée à son précédent bébé, et sobrement nommée LUCA TURILLI’S RHAPSODY (inspiration et originalité, vous en conviendrez). De son propre aveu, ce nouveau groupe lui permet désormais d’expérimenter à loisir de nouveaux éléments, tout en poursuivant l’œuvre qu’il menait de main de maître depuis des années. C’est la raison pour laquelle Luca Turilli déclarait, pour promouvoir cet « Ascending to Infinity », qu’il représentait à ses yeux le « onzième album » de Rhapsody, et non un nouveau projet solo. Et on ne pourra qu’approuver cette déclaration, tant les ressemblances avec RHAPSODY OF FIRE sont nombreuses et ne manqueront pas de faire sourire le fan ou le profane. Du logo à l’artwork dont les tons (bleus et jaunes-orangés) et le visuel rappellent immédiatement « The frozen tears of Angels », la continuité est manifeste. Ainsi, pour les amateurs de power metal symphonique et technique, ce jumeau monozygote aura toute la saveur d’antan : dès l’introduction, « Quantum X », mêlant les sonorités exotiques d’Orient et les échos synthétiques de musiques électroniques contemporaines, et a fortiori aux premières notes du titre éponyme, le charme de cet inaltérable « hollywood metal » (sic), opère à nouveau. Car comme à son habitude, Luca Turilli a mené sa barque comme un maestro, chef d’orchestre s’appuyant sur des émanations plus ou moins baroques ou néoclassiques pour constituer une musique à l’avenant de son concept : Entre velléités futuristes et nostalgie d’une harmonie orthodoxe à bien des égards. Les guitares, aux lignes mélodiques immédiatement identifiables, mêlant divers modes d’écriture, aux solos multiples et pour autant non dénués d’expressivité, constituent le squelette charnu d’une architecture massive, grandiloquente et orchestrale, rythmée comme jamais (« Dark Fate of Atlantis » en est le parangon), notamment grâce à la patte acérée d’Alex Holzwarth derrière les fûts, et surtout à la voix puissante et diversifiée du ténor Alessandro Conti (issu de la prestigieuse école « Corale Lirica Rossini de Modène » qui compta en ses rangs un certain… Luciano Pavarotti). S’il ne possède sans doute pas le charisme et l’ampleur de ce dernier, Conti se démarque par son aisance tout autant en voix de tête que dans les tensions plus dramatiques, les vibratos subtiles, quasi opératiques (comme en témoigne son duo avec la chanteuse Sassy Bernet, dont les possibilités vocales sont assez limitées, certes, dans « Tormento E Passione »), retranscrits en voix de poitrine. Le chanteur de TRICK OR TREAT dynamise par son timbre clair et vivant la musique de LUCA TURILLI’S RHAPSODY… cheesy comme il faut, avec ses explosions, ses chœurs et arrangements orchestraux emphatiques, ses histoires et atmosphères médiévales (« Excalibur » ou « Clash of the Titans »)… Vous l’aurez compris, la formule est toujours la même, semble presque vicieusement bloquée sur ses propres acquis et certitudes… On en devine les tenants et les aboutissants, on en récite les enchainements comme un poème bien familier. On y distingue avec lucidité les faiblesses et grossièretés… notamment cette narration caricaturale, presque drolatique tant elle singe les séries Z traitant de l’antiquité. Mais en dépit de ces légitimes reproches, « Ascension to infinity » convainc de par sa richesse... et constitue la première pierre d’une nouvelle saga, d’une fresque musicale débutée ici par le quintette Italien… égaré dans le temps… inspiré tout autant par le folklore italien… sa langue vernaculaire (et même sa musique pop… repensée ici via l’étrange reprise de « Luna », initialement interprétée par le ténor italien Alessandro Safina… et mise au goût du jour par quelques arrangements de Turilli) et sa langue source (le latin), comme en témoigne leur usage dans des titres tels que « Dante’s inferno », « Excalibur » ou « Tormento E Passione »… que les rêveries et volontés de son géniteur. Ne vous attendez pas à une révolution musicale… mais à un tableau gavé jusqu’à la gueule… emplissant un spectre sonore bien servi par cette production probablement nourrie aux hormones de croissance. Luca Turilli fait du Luca Turilli, et on ne lui demande d’ailleurs rien de plus. À RHAPSODY OF FIRE de servir, à présent, pour tenter de recoller au score. |
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