NACHTMYSTIUM
Silencing machine [ 2012 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 59.43
Style : Experimental black metal
  Infos :
  Contact label : http://www.centurymedia.com/
  Contact groupe : http://www.facebook.com/officialnachtmystium http://www.myspace.com/nachtmystium
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 14 juin 2012 , réalisée par Nebelgesang
   
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Blake Judd est un jusqu’au boutiste et figure sans conteste parmi les musiciens les plus créatifs (et par conséquent… les plus polémiques) de la scène black metal et/ou metal extrême. Que ce soit dans NACHTMYSTIUM ou dans le « super-band » TWILIGHT, ce mordu de la « scène » Wax Trax, d’indus et de metal extrême fit toujours primer l’inspiration sur le « qu'en dira-t-on » d’une scène bien trop souvent psychorigide et prude.

Passés ces quelques mots outranciers et bien entendu provocateurs, les faits: Depuis l’album « Instinct : Decay », sorti en 2006, et en particulier au travers du mémorable diptyque « Assassins : Black Meddle Pt.I » / « Addicts : Black Meddle Pt.II », le groupe s’est livré à de nombreux essais, tâtonnements, expérimentations plus ou moins heureuses (motivant la verve des sceptiques et détracteurs)… et a très largement développé et mêlé, dans son black metal, une fibre rhapsodique psychédélique et indus que les nostalgiques des années 60-70 ne peuvent qu’apprécier… ou trouver définitivement indigeste.

Alors, qu’en est-il de ce « Silencing Machine », présenté initialement comme un « retour aux sources » black metal de NACHTMYSTIUM ? Est-ce le pas en arrière que les fans de la première heure déçus espéraient fébrilement ? Après le 7’ vinyl « As Made » qui rendait une nouvelle fois hommage à la scène industrielle (notamment à MINISTRY), il était somme toute légitime de se demander de quelle vêture allait se parer le désormais quintette de l’Ohio.

D’emblée, entendons nous bien, si un pas est ici réalisé il s’agit d’un pas de côté ou d’une pirouette. En effet, si le retour aux sources black metal est effectivement consommé par rapport au susnommé diptyque expérimental, que ce soit dans le riffing simplifié, la cadence épique et furieuse de « Dawn over the ruins of Jerusalem »… tout en doubles croches/blasts/voix éraillée… ou dans la gravité subtile des mélodies ponctuées de trémolos de « And I control you »… la production relativement synthétique de l’ensemble, l’ajout permanent d’effets et de synthé (toujours avec Sanford Parker aux manettes), les respirations « rock » mid-tempo et indus qui viennent agrémenter le titre éponyme, « Borrowed Hope and Broken Dreams » ou encore « Give me the Grave » nous rappellent à l’ordre. Nous sommes bel et bien en présence d’un album de NACHTMYSTIUM, sous le sceau de NINE INCH NAILS, (« Silencing Machine » renvoyant aux lyrics du titre « Mr Self Destruct »)… avec ses excentricités (« Decimation, Annihilation »), ses conventions propres, ses partis pris… Attendez-vous donc à une esthétique traditionnelle, que ce soit niveau textes… moins portés sur les addictions et/ou drogues, ou niveau artwork avec cette sinistre peinture verdâtre… recouvrant pourtant des trésors d’imagination et de complexité.

D’ailleurs, certaines inspirations mélancoliques, certaines scansions atmosphériques (hypostasiées au travers de titres tels que « The Lepers of Destitution », ou l’ultime «These rooms in which we weep ») apportent une tension dramatique et une dimension introspective à cette longue fresque épique.
En revenant à ses fondements black metal, situant « Silencing machine » aux côtés de l’excellent « Instinct : Decay », et en capturant ainsi l’essence « live » de ce qu’est NACHTMYSTIUM, Blake Judd réconcilie les époques… et nous délivre ici un album inspiré, efficace, entraînant au possible et réussi en tout point.

Néanmoins, si vous êtes pointilleux quant à la « pureté » du verre dans lequel vous vous servez votre black metal, alors vous serez ici confondus et sans doute écoeurés par les arômes de celui-ci.







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