NACHTVORST Silence [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 52:19 Style : Black-doom metal |
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Chronique : 07 juin 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Lorsqu’une nouvelle sortie est affublée du sceau de CODE666, sous unité du label italien Aural Music Group, il faut quasi systématiquement s’attendre à quelque sorcellerie, à quelque improbable trouvaille… à quelque chose de remarquable, dans tous les sens du terme. Et le « Silence » des néerlandais de NACHTVORST ne fait pas ici exception, bien au contraire. Pourtant, déjà actif depuis 2007, ce duo rotterdamois nous avait habitué à un black metal dépressif relativement conventionnel, bien que solidement bâti et qui, en 2009, avait enfanté « Stills », premier album sorti à l’époque sur Black Devastation Records. Quelle surprise, donc, de les retrouver chez nos chers voisins ritals au nez plus que fin pour dégotter les nouvelles perles de la scène extrême. Soyez pourtant rassurés, nos dénicheurs de talents transalpins ne furent aucunement victimes d’un accident ischémique ayant altéré leurs fonctions cérébrales et auditives… Nulle erreur. Car ce qui est contenu dans « Silence » relève du quasi miracle. Aux premiers échos de « The serpent’s tongue »… une sidération soudaine… Est-ce bien le même groupe auquel nous avons affaire ? Que s’est-il passé en si peu de temps pour qu’une telle évolution se produise ? Pour que le travail de composition atteigne un tel niveau de raffinement, de complexité et de maturité ? C’est poisseux, possédé et vicieux (sinon vicié) jusqu’à l’os… il s’exhale une odeur indélicate de black-doom teinté de sludge… dans lequel les riffs, infiniment lourds… les guitares infiniment basses… se réverbèrent de part et d’autres du spectre sonore et frappent directement le complexe amygdalien… Ce premier titre est un monument de pesanteur et met en exergue une production si puissante et au grain si subtile qu’on s’y retrouve embourbé… comme happé… soudainement. Cette intensité toute en progression est encore accentuée par les vitupérations gutturales ou écorchées d’Erghal, les breaks sous formes de circonvolutions ambiantes … au piano… les mélodies à la fois captivantes et éprouvantes qui s’immiscent insidieusement à chaque enchaînement. « Silence » est organisé en séquences, chacune entrecoupée d’une plage instrumentale… où un synthé minimaliste expose et déverse ses torrents de mélancolie… ses mélodies éthérées qui rappelleront, par moments, les élans de tristesse épique du « For all Tid » de DIMMU BORGIR. Organisé en séquences, disions-nous… en courbe sinusoïdale… entre les douces phrases d’« after…» / « before… », et les relents soutenus d’agressivité (sludgy) des fantastiques « Nightwinds » et « A way of Silence » (sa montée finale... summum de l’album, avec son blast, sa longue complainte, sa chute…). En un mot comme en cent, NACHTVORST ne cède jamais à la facilité et prend même un malin plaisir à rappeler continuellement l’auditeur à l’ordre en ajoutant le lead ad hoc… la petite subtilité à sa juste place, la progression qui rend son black-doom exemplaire, comme dans le final de « Gentle Notice of A final breath ». C’est certes lent, mais fichtrement sournois, cohérent, et systématisé… c’est l’embole qui se promène dans les artères à la recherche d’une lumière à obstruer. Grande réussite que ce « Silence »… un album mature, abouti, d’une justesse quasi-insolente. Si vous aimez les errances désespérées, les petites subtilités et trames black-doom… précipitez-vous. |
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