CHRONIQUES ALBUMS

Histoire de nous faire patienter entre deux albums, les jeunes Américains de HAVOK ont décidé de tenir les fans en haleine à l’aide d’un petit E.P., court mais intense. La formation de Denver s’est faite remarquer avec deux premières sorties convaincantes, auprès des fans de Thrash, veine dans laquelle évoluent nos gaillards, mais aussi aux oreilles de "Candlelight Records", qui lui a rapidement proposé un contrat. Quatre titres au compteur, deux compositions originales, deux reprises, 20 minutes de Thrash brut de décoffrage.


Les présentations sont faites, place au riff ! L’E.P. débute avec "Point Of No Return", ancré dans une veine old school pas désagréable. Les riffs sont simples mais efficaces, la basse est mise à l’honneur à plusieurs moments sur les couplets ou les ponts. Une chose frappe : HAVOK semble avoir levé le pied sur les mélodies, ou les développements aux guitares harmonisées. Ici place à l’efficacité, sans fioriture avec un solo peu transcendant qui ouvre sur un break mid-tempo on ne peut plus classique. Un premier titre sympathique, mais qui laisse un petit goût amer quand on sait ce que le groupe est capable de produire. Le second morceau original de l’E.P., "From The Cradle To The Grave" laisse la même impression. On ne s’est pas foulé niveau composition : mise en place et structure simples, riffs basiques, axé sur la corde à vide et les trilles. Le solo de guitare est cette fois-ci beaucoup plus riche et prouve une fois de plus que « manchot » ne rime pas avec « Havok » (inutile d’être grammairien pour le constater). Ces deux titres transpirent le SLAYER, ANTHRAX ou EXODUS des Eighties. Sans doute est-ce l’effet recherché par le combo qui s’offre le luxe de reprendre sur les deux titres suivants rien de moins que "Arise" de SEPULTURA et la combinaison gagnante "Postmortem / Reign In Blood" de SLAYER. Des reprises assez fidèles aux originales, qui nous plongent dans l’ambiance et la violence de ces deux formations fondatrices. Sympathiques, mais pas indispensables. Quelques petites harmonies ou rallongements sont à signaler sur "Reign In Blood", mais on ne réinvente pas ces hymnes ! Un hommage aux anciens simplement sympathique.


Un E.P. un peu décevant de la part de HAVOK. Deux compositions qui sentent le réchauffé, d’une qualité inférieure à ce dont le groupe nous avait habitué, et deux reprises de véritables « tubes » du Thrash qui n’apportent pas grand choses par rapport aux originaux, outre une production un peu plus moderne bien qu’organique. Prenons notre mal en patience et attendons le nouvel album en espérant qu’il soit aussi jouissif que les deux précédents, avec un appui sur ce qui fait la « patte » du groupe, à savoir ce sens du riff mélodique, dans un marché « Revival Thrash » de plus en plus saturé.