CHRONIQUES ALBUMS

EDENIAN est un jeune groupe ukrainien qui sort son premier album « Winter Shades » après seulement deux ans d’existence en tant que tel. Bon, il faut dire que le line-up sur l’album n’a compté que deux vrais membres : un multi-instrumentiste Max Molodtsov et une chanteuse Samantha Sinclair, vraiment très jolie (non, parce que c’est pas mon genre d’habitude de parler de ça, c’est pas très professionnel, mais comment dire, là, j’ai un gros faible…). Deux chanteurs/growleurs masculins alternent sur l’album qui a été enregistré de février à Novembre 2011, ceci expliquant probablement cela. Le groupe a apparemment acquis depuis un line-up complet. L’artwork et le layout fait maison tout en forêts enneigées avec la jeune fille éplorée de rigueur, annonce la couleur, on aura affaire à du "doom gothique".

Alors, je ne vais pas aller demander à tous les groupes que je rencontre d’innover, mais là, force est de constater que si vous voulez quelque chose d’innovant, autant vous le dire tout de suite, vous ne trouverez pas votre bonheur chez EDENIAN… Autant aller écouter Chérie Fm ou Radio Nostalgie, acheter un Kinder Surprise ou manger un kebab, vous aurez plus de chance de tomber sur quelque chose d’inattendu que lors de l’écoute de ce Cd.
Bref, on a droit au énième remix du duo voix féminine/growl façon « La belle et la bête », de temps en temps une voix claire masculine (d’ailleurs pas désagréable) peut-être dans le rôle du fameux chandelier entremetteur du susnommé Disney (suis-je le seul à y voir une étrange signification phallique ? Oups, je m’égare). Musicalement, on a les longues mélodies lancinantes, les guitares traînantes, les claviers atmosphériques et tout le tintouin. La boite à rythme faisant office de batterie ne s’avère par contre pas gênante au vu de la lenteur des tempos. L’ensemble demeure correct, les harmonies sont jolies mais peu aventureuses, la voix féminine est au-dessus de la moyenne, sans atteindre des sommets non plus, les growleurs sont au niveau. Les moments qui nous titilleront l’esprit seront assez rares, on citera une certaine accélération sur le titre éponyme, qui est sans doute le plus convaincant avec le dernier « Burning Horizon », ou encore un étrange pig squeal (WTF ???) sur « When I gave her my Eden ». En fait, on a l’impression d’une sorte de grosse tambouille à base de DRACONIAN, SIRENIA, EVANESCENCE, TRISTANIA, SWALLOW THE SUN, AVA INFERI… mais qui ne comporte pas encore la marque des interprètes, comme si un certain repli les empêchait de s’exprimer vraiment. Les textes sont également convenus, malgré quelques touches d’idées neuves (un semblant de message écologiste sur « Burning Horizon », etc). Bref, une œuvre encore très scolaire…

Au final, un premier album qui ne saurait plaire qu’aux fans hardcore du genre, décent, pas génial, manquant de personnalité de manière flagrante et pourtant je lui trouve au final un certain charme qui fait que je l’écoute avec un certain plaisir, un peu comme l’énième café long sans sucre qu’on boit par habitude, sans savourer vraiment, mais qui est là et qui détend… Un groupe qui demande à grandir et à acquérir une personnalité, sous peine de ne jamais sortir du plus profond des anonymats, sachant qu’il y a, à mon avis, matière à progresser.