THE AGONIST Prisoners [ 2012 ] |
||||
CD Album Durée : 56.25 Style : Death mélodique |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 29 mai 2012 , réalisée par Bakounine | ||||
Alléluia, après la claque conséquente que m’avait infligé leur (trop lointain) deuxième album « Lullabies for the dormant Mind », les montréalais et leur chanteuse azuro-cappilée (comprendre qu’elle arbore des cheveux bleus) sont de retour pour remettre en place mon torticolis initial d’une salvatrice et compensatrice mandale… Pour bien restituer aux néophytes ce qu’est THE AGONIST, prenez une chanteuse-hurleuse au talent fou qui a trouvé un créneau propre entre des hurlements rageurs et du growling (qui ne singent pas Angela Gossow …) et une voix claire expressive (qui ne ressemble pas à celles des chanteuses symphoniques pseudo-clonées). Mettez y une musique tout sauf monocorde qui part un peu dans tous les sens, du thrash au death, d’accents gothiques au Metalcore pur jus… et surtout des instrumentistes d’un excellent niveau. Cela faisait de « Lullabies… » un album épais et difficilement assimilable mais très accrocheur lorsqu’on n’était pas rebuté par son aspect hétérogène à l’extrême. Tout le monde n’avait pas adhéré à l’époque (il suffit d’ailleurs de voir la chronique de mon collègue sur l’album…). Ce troisième album bénéficie d’un artwork encore plus bizarre que celui des précédents et d’une production du cultissime producteur Tue Madsen (DAGOBA, DARK TRANQUILLITY, MOONSPELL, etc…). Et bien, pour décrire ce « Prisoners », on pourrait dire qu’il s’agit d’un « Lullabies… », en mieux. Le groupe a en effet encore progressé avant cet album, s'il sera moins à couper le souffle que sur le précédent, l’effet de surprise en moins, le groupe, loin de s’engager sur une voix simplette commerciale persiste dans sa recherche d’atmosphères compatibles, dans sa dualité violence/mélodie. L’ajout d’un deuxième guitariste apporte un plus salvateur avec un gain de puissance accentué par la production léchée. Enfin, le processus de composition s’est nettement affiné pour amener une plus grande fluidité aux morceaux, moins acerbes à la première écoute que précédemment, même si tout aussi riches… Ainsi, la recette n’a pas foncièrement changé et à l’écoute de titres comme « The Escape » ou « You’re coming with me », on est dans du THE AGONIST pur jus, mais on ressent déjà des sensibles différences, ainsi le batteur ne tente plus de nous mettre knock-out par des avalanches de reprises de toms à la limite de l’oppressant, mais agit plus en maîtrise collant mieux à l’harmonie globale. Cette mise en retrait profite aux guitares qui rivalisent de petites perles techniques pas forcément décelables au premier abord, mais qui sont bien là. Un des exemples les plus marquants est « Panophobia » qui, après un début metalcore très basique rappelant ce qu’ELUVEITIE fait parfois dans ses passages non folkloriques, possède un refrain avec des trilles guitaristiques jouissives. Un « Ideomotor », dont le clip ne permet pas de saisir la richesse puisque ne prenant pas le morceau complet et manquant le jouissif final instrumental très heavy technique. Aspect que l’on retrouve également dans un très bon « Everybody wants you dead », sur lequel les guitares rappelleront les frères Amott. Quelques expérimentations bienvenues prendront place, ainsi les touches orientales sur « Dead Ocean » rappelant quelque peu ARKAN. « Predator and Prayer » est également une belle tuerie, probablement le morceau le plus efficace pondu par le groupe jusqu’à maintenant. Je m’arrête là, nul besoin d’en dire plus sur la qualité remarquable de cet album qui est une des productions marquantes de ce début d’année: technique, varié, progressif, entraînant… THE AGONIST se rapproche un peu plus avec cet album des sommets du death mélodique. "Prisoners" m'a happé et je ne saurais m'en sortir... |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|