MERRIMACK The acausal mass [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 47.11 Style : Black-métal |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 10 mai 2012 , réalisée par g-rom | ||||
MERRIMACK est un groupe de "black-métal" français, fondé en 1994 et originaire de Paris. Le combo est très fortement inspiré par la scène "black" scandinave et sort sa première démo en 1995. En 1998, MERRIMACK est le premier groupe de "black-métal" français à jouer à Paris aux côtés de DARK FUNERAL et NECROMASS. A cette époque, la quintette développe une imagerie très sataniste et anti-chrétienne, là encore inspirée de leurs aînés norvégiens. Après une autre démo, MERRIMACK sort son premier véritable long format avec "Ashes of purification" en 2002, édité à 1000 exemplaires et rapidement épuisés. Après une compilation sortie en 2004, c'est en 2006 que sera publié "Of enthropy and life denial", qui verra MERRIMACK devenir plus ambitieux et se doter d'un son convenable. La consécration arrivera en 2009 avec "Grey rigorism". Ce dernier est dans la lignée du précédent album, mais l'évolution majeure réside dans l'imagerie. Exit les croix renversées, le groupe se recentre sur l'essentiel, la musique et les ambiances, ce disque est une véritable réussite. MERRIMACK est aujourd'hui composé de Perversifier et A.K aux guitares, de Blastum à la batterie, de Vestal aux hurlements et de Daethorn à la basse et sort son dernier méfait intitulé "The acausal mass". Le premier morceau "Vestals of descending light" plante littéralement le décor et déboule sans sommation, "blast-beat" d'entrée, hurlements, guitares bourdonnantes, le tout en 49 secondes. Le deuxième titre "Arousing wombs in nine angels pleroma", quant à lui, varie les ambiances, on passe du "black" le plus hystérique au "doom" le plus caverneux. Le troisième morceau "Gospel of the void" est du même acabit. L'influence scandinave, et norvégienne plus précisément, est toujours présente, mais MERRIMACK a su trouver son style et sa personnalité dans l'instauration d'ambiances malsaines et très glauques et dans les breaks doomesques comme sur "Arousing wombs in nine angels pleroma", "Gospel in the void", mais aussi sur "Beati estis cum maledixerint vobis". MERRIMACK excelle dans les accélérations supersoniques que n'aurait pas renié MARDUK ("Vestal of descending light", "Obstetrics of devourement", "Beati estis cum maledixerint"), celles-ci sont justement mises en exergue par les parties plus lentes ("Worms in the divine intestine", "Abortion light"). La brutalité et l'obscurité des compositions de MERRIMACK ne résident pas seulement dans le "bastonnage" à outrance, le sinueux et épique "Hypophanie" en est le parfait exemple, mais aussi dans l'utilisation de son de guitare dit "post-modern" qui rend le tout plus opaque et moite. La quintette sait aussi être mélodique à certains moments, comme sur "Beati estis cum maledixerint" ou le début de "Worms in the divine intestine". Ce qui impressionne aussi sur ce disque, c'est le son et la production qui sont tout simplement énormes. Chaque instrument est audible (ce qui n'est pas une mince affaire pour le style), même la petite ligne de guitare en arrière plan. Ceci n'est pas étonnant puisque la production et le mixage ont été confié à Tore Stjerna et Sverker Widgren (plus connus pour leurs travaux aux côtés de WATAIN et DESTROYER 666) au "Necromorbus Studio" à Stockholm. Les musiciens ne sont pas en reste avec une mention spéciale à Blastum qui alterne rythmique "black-métal" hystérique et rythmique "thrash" et "doom" sans sourciller et à Vestal, dont les hurlements bestiaux et le chant très haineux sont en parfaite adéquation avec la musique. Même si la qualité intrinsèque des compositions n'est pas à remettre en cause, celles-ci sont toutes construites sur la même schéma, ce qui , sur la longueur, peut rendre l'écoute de "The acausal mass" quelque peu ennuyeuse. Aussi, le chant très haineux de Vestal manque clairement de variations et de nuances et appuie cette impression de lassitude, quelques hurlements plus criards et des growls bestiaux auraient été les bienvenus. Tout cela n'enlève en rien à la qualité de "The acausal mass". Même si "Grey rigorism" avait déjà placé la barre très haut, "The acausal mass" le dépasse de la tête et des épaules, et quelques morceaux devraient être joués en live pendant un long moment. Les variations rythmiques sont légion, ce qui augmente l'impact des "blast-beat", les sonorités "post-modern" et le chant très haineux rendent le tout extrêmement malsain et glauque. La production en béton armée ne dénature en rien les compositions de MERRIMACK qui est au sommet de son art. Un album à ranger à côté de WATAIN ou MARDUK. Le véritable de challenge sera de retranscrire "The acausal mass" en live, nous pourrons en juger au HELLFEST. Et si le "renouveau" de la scène "black-métal" venait de France? |
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